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Tueurs du Brabant : notre sécurité est-elle entre de bonnes mains?
24·10·17

Tueurs du Brabant : notre sécurité est-elle entre de bonnes mains?

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(CC) Pixabay

Koen Vidal
Auteur⸱e

La bande de Nivelles a semé la terreur dans les esprits de la génération qui a grandi dans les années 1980. Les attentats commis suscitaient l’effroi de par leur brutalité, mais également de par leur caractère distinctif. Au journal télévisé, nous étions confrontés aux images de corps sans vie ensanglantés qui gisaient sur le sol de grandes surfaces où nous allions tous faire nos courses, et les voitures criblées de balles sur le parking du Delhaize nous rappelaient celles de nos voisins. La décision du gouvernement de placer des tireurs d’élite sur les toits des grandes surfaces venait ajouter une touche irréelle à la situation. L’aspect le plus terrifiant de cette vague de violence ? Les meurtriers abattaient même les enfants de sang-froid.

Que l’on ne soit pas parvenu à tirer ces attaques au clair était dur à comprendre. Carrément insupportable. D’autant plus que plusieurs journalistes d’investigation ont mis le doigt sur des faits aussi concrets qu’interpellants : il fallait rechercher les membres de la bande dans les rangs de la gendarmerie et, plus précisément, du côté de l’unité spéciale du Groupe Diane.

Il semblerait, trente ans plus tard, que des journalistes tels que Walter De Bock et Hugo Gijsels avaient raison. Nous nous devons de leur rendre hommage, à titre posthume. C.B., baptisé le Géant, faisait bel et bien partie du Groupe Diane au cours de la période où les attaques ont eu lieu. Selon nos sources, le meilleur ami de C.B. avait déjà communiqué cette information aux enquêteurs, qui l’ont à l’époque classée sans suite.

Aujourd’hui, David Van de Steen, victime de la bande, et le frère de C.B. donnent un coup d’accélérateur à l’enquête. Le message du frère du suspect décédé a par ailleurs de quoi inquiéter : « Mon frère a été protégé par les hautes strates de la gendarmerie. (…)  Si toute la vérité est révélée, la petite Belgique n’en supportera pas l’ampleur. »

Cette déclaration remet l’enquête sur la bande de Nivelles en question. Il ne s’agit plus, à présent, d’une simple quête de vérité historique. C’est l’État de droit belge actuel dans son ensemble qui est mis à rude épreuve. En effet, les questions qui refont surface créent le malaise : l’affaire a-t-elle été/est-elle étouffée ? Qui étaient les donneurs d’ordre ? Quelle était la finalité des attentats ? Est-ce exact que les enquêteurs actuels se sont montrés moins enthousiastes aussitôt que la nouvelle piste s’est avérée crédible ?

Le tribunal devra examiner scrupuleusement toutes ces questions et produire des réponses convaincantes. Ce n’est pas uniquement l’État de droit belge des années 1980 qui est mis en cause. Il en va également de la crédibilité de l’État de droit actuel, à l’heure où je vous écris ces mots. La question centrale qui se pose revête une importance cruciale : notre sécurité est-elle entre de bonnes mains ?

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