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Troisième vague et reconfinement : l’échec de nos politiques
26·03·21

Troisième vague et reconfinement : l’échec de nos politiques

Doorbraak est un Pure Player très proche du Mouvement Flamand (VVB) édité par l’ASBL Stem in ‘t Kapittel.

Temps de lecture : 4 minutes Crédit photo :

Image par Schäferle de Pixabay

Pieter Bauwens
Auteur⸱e
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Le nouveau confinement est un aveu de faiblesse des gouvernements de ce pays. Ils n’ont jamais réussi à contrôler la pandémie. Il est trop facile de pointer du doigt « une partie essentielle de la population qui ne suit pas les règles ». Les responsables, ce sont nos décideurs. Point.

Les experts, qui ne rencontrent que très peu de contradiction dans les médias, ont joyeusement semé la panique dans la société. La peur engendre du clic, ce qui arrange les médias. Mais l’interview du Pr Devroey dans Doorbraak nous apprend que ces experts basent leurs conclusions sur du vent et sur des intuitions. Le confinement, c’est le frein à main d’une politique mal en point.

Un échec politique

J’ai téléchargé l’application Coronalert depuis qu’elle existe, mais ces derniers mois, je me suis demandé pourquoi. Ce truc n’a jamais servi à rien. Utilité pour le politique ? Aucune. Pourtant, ils nous avaient promis que grâce à cette application, la société allait pouvoir redémarrer.

Il en va de même pour les tests et le traçage. Les autotests ont été interdits pour des raisons obscures. Avec une bonne stratégie de testing, les camps des mouvements de jeunesse auraient été possibles. Mais non. La seule réponse qu’on nous impose, c’est le confinement. Ce n’est qu’une question de temps avant que des mesures encore plus strictes nous soient annoncées à l’écran.

Écoles

Pourquoi les écoles sont-elles toujours la cible des confineurs ? Il n’a jamais été démontré que l’école soit le moteur de l’épidémie. Au contraire. Certes, il y a davantage de contaminations chez les plus jeunes. Mais est-ce à l’école qu’ils sont contaminés ? Pas plus qu’ailleurs. En tout cas, on ne peut pas le prouver.

Pourtant, les écoles seront fermées. Pourquoi, en définitive ? Pour donner raison au ministre Frank Vandenbroucke (Vooruit) ? Parce qu’il faut absolument une victime expiatoire à sacrifier sur l’autel des médias ? « Ikéa ouvert, école fermée », a résumé Ben Weyts, ministre flamand de l’Enseignement. Comment expliquer cela à mes enfants ? Je me refuse de le faire, c’est trop absurde. À moins que l’on ne dispose de preuves scientifiques que la semaine de congé supplémentaire à Carnaval ait servi à quelque chose ?

Et aujourd’hui, quelques jours avant l’entrée en vigueur de la mesure, on ne sait toujours pas précisément s’il a été décidé d’imposer une nouvelle semaine de vacances ou bien s’il faudra donner cours à distance. D’après le ministre de la Santé, c’est aux écoles de décider. Voilà qui promet un joli chaos.

Des règles inutiles

Tant qu’on parle de mesures strictes : que penser de l’interdiction de voyager ? Le but était de garder à l’extérieur des variants qui avaient déjà franchi les frontières depuis longtemps. Utilité de cette mesure ? Zéro, comme le démontre une étude récente de la VUB. Pourtant, les limitations de voyage demeurent.

Heureusement, il nous reste le couvre-feu. L’assignation à résidence quotidienne des innocents. Utilité ? Jamais démontrée. Il paraît que ce serait nécessaire pour les villes. Comme si l’interdiction de rassemblement n’était pas déjà suffisamment grave. D’une part, le cycliste isolé qui rentre un peu trop tard à Zottegem est mis à l’amende, mais d’autre part, les jeunes qui traînent dans les quartiers difficiles au mépris total du couvre-feu ne sont pas inquiétés le moins du monde. C’est cela, la politique à la belge. Réconfortant, vous ne trouvez pas ?

Et le traçage ? 50 pour cent des personnes contaminées reconnaissent ne pas savoir où elles ont pu contracter le virus. Soit elles ne le savent pas, soit elles ne veulent pas le dire. Pourquoi ? Parce qu’elles ont enfreint les règles ? Peut-être. Parce qu’elles ne font pas confiance au traçage ? Parce qu’elles n’ont aucune confiance en nos décideurs ? Ou bien est-ce leur manière de dire « merde » ? Comment en est-on arrivés là ?

Quand apprendra-t-on à vacciner ?

Nous savons depuis belle lurette que la seule issue de cette crise, ce sera la vaccination. Mais même ici, on patauge. Oui, c’était une bonne idée de centraliser l’achat des vaccins au niveau européen. Mais non, l’UE n’a pas géré la situation correctement, et cela a provoqué, entre autres, des problèmes de livraison. Désormais, l’UE doit prendre des mesures draconiennes qui mettent à mal les bonnes relations que nous entretenons avec des États amis. La débâcle n’en sera que plus terrible.

Fin décembre, toutes les caméras étaient pointées sur le premier Belge à se faire vacciner. En mars, on apprend qu’il y a des problèmes avec le logiciel et les données servant à convoquer les citoyens. Mais bien sûr, ce n’est la faute de personne. C’est comme ça, tout simplement.

La troisième vague, un piège à clics

On nous l’a déjà annoncée quatre ou cinq fois, cette troisième vague. A-t-on pour autant pris des mesures supplémentaires ? Ou bien le personnel soignant devra-t-il encore se contenter d’applaudissements en guise de soutien ? Nous savons ce qu’il se passe à chaque nouvelle vague. A-t-on engagé du personnel supplémentaire aux soins intensifs ? Car c’était bien là que le bât blessait. Gouverner, c’est prévoir, non ? Mais cette fois-ci encore, personne n’est responsable. Ou peut-être sont-ils encore en train de chercher lequel de nos ministres de la Santé doit s’en charger.

La réalité, c’est que nous avons été abandonnés par nos propres responsables qui, du haut de leur tour d’ivoire, s’imaginent qu’ils sont sur la bonne voie. Ils ont bien de la chance qu’une grande partie de la population soit transie par la peur que lui distillent médias et experts à longueur de journée. Une population qui se réjouit à chaque tour de vis supplémentaire. Qui en redemande même, tant elle vit dans la crainte. Comme si le virus nous guettait à tous les coins de rue. Chaque soir, cette partie de la population reçoit une nouvelle dose de peur qui lui lave le cerveau à grands renforts de reportages aussi apocalyptiques que racoleurs.

L’échec du politique

Non. Les gouvernements précédents comme ceux d’aujourd’hui n’ont pas bien géré la crise sanitaire. Ils ont pris des mesures à l’aveuglette et ont jeté aveuglément de l’argent par les fenêtres.

Le pire, c’est que nous n’apprendrons rien de tout cela. Jamais personne n’analysera vraiment ce qu’il s’est passé. Jamais nous n’entendrons s’exprimer le moindre remord. Ni pour la saga des masques, ni pour les échecs en matière de traçage et de testing, ni pour le blocage inconsidéré de la société, ni pour les morts dans les maisons de retraite, ni pour l’interdiction des tests rapides, ni pour les retards accumulés dans l’enseignement, ni pour les articles anxiogènes dans la presse, ni pour rien.

Mais en fin de compte, ils trouveront une plume à ajouter à leur chapeau. Et c’est vous qui en payerez l’addition.

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