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04·06·18

Le ramadan à Bruxelles, entre tensions et miracles

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Auteur⸱e
Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

Impossible d’ignorer que le ramadan a commencé à Bruxelles. Les personnes qui vivent depuis longtemps dans un quartier de Bruxelles où habitent beaucoup de musulmans ne le relèvent plus. Pendant le ramadan, l’ambiance est différente : tendue en journée, conviviale après le coucher du soleil.

C’est encore au niveau de la circulation routière que le ramadan a le plus de conséquences. Tous ces conducteurs qui circulent le ventre vide, ce n’est en effet pas l’idéal pour la courtoisie sur la route. 

Alors, parfois, il y a des dérapages. BRUZZ a diffusé une vidéo montrant une collision sur la Chaussée de Gand à Molenbeek entre un motard et une poignée d’excités. Il s’ensuit d’abord un conflit verbal, puis le motard se fait légèrement accrocher. Il est contraint de s’enfuir et s’en sort tout juste, non sans avoir dû éviter un caddie qui avait été lancé en l’air dans sa direction. Le motard a filmé toute la scène. 

L’enseignement prodigué aux musulmans est que le ramadan doit être une période d’introspection, où l’agressivité n’a en tout état de cause pas sa place. Dans les faits, toutefois, il apparaît que le jeûne augmente le niveau de testostérone et rend les personnes qui le pratiquent plus irritables.  

Pour les écoles également, la période du jeûne est une période délicate. Quelle attitude adopter, en effet, face à des enfants qui ne participent pas au repas de midi ? Une école bruxelloise n’a rien trouvé de mieux que de les isoler en classe ou de les renvoyer chez eux pendant la pause de midi. On a déjà vu mieux en termes de pédagogie…

Ailleurs, le jeûne peut déboucher sur des miracles. Dans un quartier de Jette, un homme de confession musulmane et une dame ne pratiquant pas cette religion ont organisé ensemble, le week-end dernier, un barbecue à l’occasion de la Fête des voisins. En soi, ce n’est déjà pas banal mais ce qui est plus remarquable encore, c’est que l’homme s’est activé toute la journée pour préparer le barbecue sans rien manger du tout. C’est ça aussi, le ramadan à Bruxelles.   

Trop longtemps, à Bruxelles, nous avons fait comme si les musulmans n’étaient pas là. Nous nous disions qu’ils finiraient bien par devenir comme nous. Dans un certain sens, c’est vrai – nous sommes tous des êtres humains – mais nous devons également avoir le courage d’affronter nos différences. 

Seul le dialogue permet de surmonter ces différences, à condition de garder dans un coin de la tête que les préceptes religieux relèvent de la sphère privée et n’ont pas leur place dans l’espace public. Un échevin PS de Molenbeek a un jour sommé la police de faire en sorte que les agents ne mangent pas leurs sandwichs dans le combi de manière trop ostentatoire pendant le ramadan, au motif que cela pourrait irriter les personnes de confession musulmane. Voilà un exemple de ce qu’il ne faut pas faire. 

L’intervention du bourgmestre Philippe Close dans la mosquée de la rue du Tivoli il y a un peu plus d’une semaine a également suscité des grincements de dents car le sentiment éprouvé par beaucoup est qu’il s’est rendu là-bas afin de grappiller des voix en vue des prochaines élections communales, et certainement pas dans une optique de dialogue.  

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