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23·11·17

Prohibition des discours radicaux: gare à l’ « islam des caves »

L’émission néerlandaise « Nieuwsuur » a diffusé un reportage montrant des leçons données par un prédicateur islamique dans la maison communale de Genk (Limbourg). Ali Houri mettait en garde les personnes présentes contre la musique et les exhortait à ne pas se rendre dans des endroits où de l’alcool était vendu. A Anvers aussi de telles lectures ont eu lieu dans le centre communautaire De Tir, appartenant à la ville. Fons Duchateau (N-VA), l’échevin des Affaires sociales d’Anvers a toutefois décidé d’annuler les quatre conférences restantes.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) Afshad

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Quel regard faut-il porter sur la conférence controversée qui s’est tenue dans l’enceinte de la maison communale de Genk, au cours de laquelle des prédicateurs islamo-conservateurs ont déclaré à un groupe de jeunes qu’écouter de la musique était un péché ? Selon Rudi Vranckx, journaliste à la VRT, il convient avant tout de se pencher sur la manière dont le débat est mené, de sorte à ne pas exclure davantage les jeunes concernés.

Fin septembre, deux prédicateurs islamo-conservateurs venus des Pays-Bas ont tenu un discours de 3 heures à la maison communale de Genk. Le public était majoritairement composé de jeunes gens et le message consistait notamment à dire que boire de l’alcool et écouter de la musique serait contraire aux préceptes de l’islam. Le programme télévisé néerlandais « Nieuwsuur » a enregistré la conférence et la parution du reportage, mardi dernier, a suscité l’émoi.

Dans « De afspraak », émission diffusée par la VRT, Rudi Vranckx s’est attardé sur les raisons qui expliquent que les deux prédicateurs aient pu faire salle comble en Belgique et aux Pays-Bas. « Le public est constitué de jeunes qui se cherchent, sans doute quelque peu naïfs, de gens qui ne savent pas comment aborder leur jeunesse, leur avenir, leur croyance et leur identité. »

Attention à « l’islam des caves »

« Partant de ce constat, la question qui s’impose, selon moi -et qui relève de notre devoir en tant que société – est la suivante : quelle réponse avons-nous à offrir face à ce phénomène ? Allons-nous exclure ces gens et leur dire, par exemple, qu’ils ne peuvent plus mener ce genre de débat sur l’islam dans l’espace public ? Ou voulons-nous faire l’autruche ? Dans ce cas, la problématique qui existait il y a 10 ou 15 ans ressurgirait : toute personne en quête de réponses par rapport à son identité et à la foi musulmane allait alors se noyer dans l’islam dit « des caves ». Celles et ceux qui franchissaient cette porte côtoyaient ensuite des prédicateurs extrémistes et incontrôlables ou allaient se procurer des informations sur internet.

Fermons-nous les portes ou les ouvrons-nous bien grand pour faire place au dialogue ?

« Au fond, ma question est la suivante : que faire en tant que société ? Fermer les portes, privant ainsi les jeunes d’obtenir des réponses aux questions qu’ils se posent, ou les ouvrir davantage afin de faire place au dialogue ? »

Rudi Vranckx s’inquiète également de la tournure actuelle du débat. « Tel que le débat est mené en ce moment, ne sommes-nous pas à nouveau en train d’exclure toute une génération de jeunes ? Ceux-ci se disent : ‘mais de quoi parlent-ils, maintenant ? Dans le même temps, les grands points d’interrogation sur leur identité et leur rôle au sein de la société persistent dans leur esprit. Au vu de la voie que prend le débat à l’heure actuelle, je crains que nous soyons en train de mettre ces jeunes au ban de la société. Et les conséquences à venir me font parfois froid dans le dos. »

 

 

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