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Pollution au PFOS : une commission parlementaire pour rien
30·03·22

Pollution au PFOS : une commission parlementaire pour rien

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Aubry Touriel

Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Le parlement flamand a mis sur pied une commission parlementaire afin de déterminer les éventuelles erreurs ou fautes commises dans le dossier du PFOS, un acide polluant présent sur l’ancien site de l’usine 3M, près d’Anvers, et détecté lors de la construction de la liaison Oosterweel, qui doit permettre de boucler le ring d’Anvers.

Que peut-on retirer du rapport final de la commission PFOS ? Qu’il confirme tout ce que nous savions déjà : la communication entre le politique et l’administration est boiteuse. De plus, ce rapport ne cite aucun nom de responsable politique ni de fonctionnaire, ce qui ne surprendra personne.

La commission parlementaire PFOS a été demandée en juin 2021 par la ministre flamande de l’Environnement, Zuhal Demir (N-VA). Comme l’ont confirmé la consternation dans les rangs de la N-VA, son propre parti, et la réaction violente de sa collègue ministre Hilde Crevits (CD&V), une enquête approfondie sur la gestion de la pollution au PFOS avait de quoi semer la zizanie au sein du gouvernement flamand.

Pendant des années, l’Environnement a été aux mains de ministres CD&V. Si l’enquête dévoilait des fautes commises dans ce dossier, les démocrates-chrétiens, et donc le gouvernement entier en sortiraient affaiblis. Autant dire qu’une telle issue n’était souhaitable pour personne, y compris pour la majorité des membres de la commission.

Pollution au PFOS : la responsabilité politique reste tabou

Il serait malhonnête de juger de la réussite de la commission à l’aune du nombre de politiques incriminés. Cependant, il est indéniable que le politique et l’administration n’ont pas réussi à protéger la population face à la pollution. Aucun des responsables n’a pris – ou n’a voulu prendre – conscience du danger. Quant aux deux ministres compétents, Joke Schauvliege (CD&V) et Ben Weyts (N-VA), ils ont préféré se taire et laisser faire ce qui devait être fait, notamment la construction de la liaison Oosterweel.

Willem-Frederik Schiltz (Open Vld), membre de la commission parlementaire, affirme que les ministres ne s’étaient pas tus « délibérément ». Pourtant, force est de constater que c’est bel et bien le cas. S’il va de soi qu’aucun des protagonistes n’a voulu « délibérément » intoxiquer les riverains, la décision de ne pas communiquer, elle, est délibérée. Cette décision n’aurait jamais dû être prise. Plutôt que d’étouffer cette affaire de pollution, le politique et l’administration auraient dû mettre sur pied un plan pour régler le problème, ainsi qu’une stratégie de communication adaptée.

Pollution au PFOS, un scandale extrêmement flamand

Mais en définitive, ce qui compte le plus dans un rapport final de commission parlementaire, ne sont-ce pas les recommandations pour l’avenir ? Le but final, c’est quand même d’éviter de répéter des erreurs. Ces recommandations figurent bien dans le rapport, mais elles demeurent relativement prudentes et gagneraient à être développées de manière bien plus concrète. Une fois de plus, ce n’est pas le courage qui étouffe les membres de la commission.

Cette commission a fait son travail dans les limites de l’esprit particratique qui règne sur notre système politique. Toutefois, il est à craindre qu’elle n’ait pas beaucoup contribué à une meilleure gestion politique, à l’avenir, de la pollution par les entreprises. Si c’est tout ce dont est capable une commission d’enquête parlementaire, peut-être vaut-il mieux, à l’avenir, y réfléchir à deux fois avant d’en convoquer une nouvelle.

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