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Notre facture énergétique coincée entre un faux débat et des impôts camouflés
05·10·21

Notre facture énergétique coincée entre un faux débat et des impôts camouflés

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Noel Slangen
Auteur
Dominique Jonkers
Traducteur Dominique Jonkers

Le coronavirus s’accompagne de nombreux effets indésirables. Parmi ceux-ci, la hausse des prix énergétiques, contre laquelle même les virologues n’ont pas de remède. Après des mois de paralysie, l’économie mondiale bascule dans l’hyperactivité. Résultat : on manque de bras, de matières premières et surtout d’énergie. Les prix crèvent le plafond, avec des répercussions très concrètes à la caisse du supermarché, dans la construction et sur notre facture d’énergie. À tel point que celle-ci devient une priorité de l’agenda politique. Le souci est que le débat énergétique est gravement biaisé, car votre facture énergétique s’est graduellement muée en feuille d’impôts, soigneusement camouflée.

 

À peine un tiers du montant de nos factures d’énergie sert à payer l’énergie elle-même. À peine la moitié, si l’on tient compte du coût des lignes électriques. L’autre moitié se compose d’impôts divers et variés. Il n’est pas correct, de la part des autorités, de basculer sur votre facture d’électricité le coût de la transition vers les énergies durables. Mais c’est une décision qui peut s’expliquer. Ceci n’est pas le cas pour l’éclairage public ou pour d’autres services à la collectivité, dont le financement devrait être assuré par les moyens généraux de l’État et non noyé sous un monceau de chiffres dans votre facture. 

« Si les impôts qui alimentent les moyens généraux sont calculés en fonction de vos revenus, le kWh qui sert à préparer un repas, lui, coûte aussi cher que celui qui chauffe une piscine. »

Ainsi la facture énergétique s’est-elle transformée en instrument de redistribution inversé, où les plus petits revenus payent pour les plus gros. Car si les impôts qui alimentent les moyens généraux sont calculés en fonction de vos revenus, le kWh qui sert à préparer un repas, lui, coûte aussi cher que celui qui chauffe une piscine. Et l’argument selon lequel l’énergie la moins chère est celle que l’on ne consomme pas n’y change rien. C’est bien souvent la population la moins favorisée qui manque des moyens nécessaires pour isoler sa maison, qui se chauffe à l’électricité et qui utilise l’électroménager le plus énergivore.

Les mesures indispensables pour remédier à tout cela devraient déjà être mises en œuvre. Mais les différents niveaux de pouvoir, comme d’habitude, se rejettent la patate chaude. Tandis que les autorités fédérales pointent du doigt la Flandre, parce qu’elle intègre le coût de sa politique énergétique dans cette facture, la Flandre, elle, dénonce le fédéral, bénéficiaire de la TVA. L’une et l’autre accusent les communes, actionnaires des distributeurs d’énergie et donc bénéficiaires de leurs dividendes. Mais c’est un faux débat, car par comparaison avec l’étranger, notre facture énergétique n’est pas si élevée que ça. Elle est surtout illogique.

« Le seul obstacle réside dans les fausses oppositions idéologiques et politiques. »

La vraie leçon à tirer de la hausse du prix du gaz, c’est que nous devons absolument assurer notre autonomie énergétique. Pour y parvenir, l’idéal serait de recourir aux énergies durables, mais une telle transition nécessiterait une stratégie assumée en commun par tous nos niveaux de pouvoir. Le choix du recours à nos centrales nucléaires les plus récentes ou aux centrales au gaz pendant la période intermédiaire relève également d’un faux débat. Le monde entier a pris conscience que de nouvelles centrales nucléaires sont une solution aussi irréaliste qu’impayable, à moins de les construire en carton-pâte, comme le font la Chine et la Russie,. Les opposants aux centrales à gaz ou à l’énergie nucléaire ont donc tout intérêt à accélérer la mise en œuvre des énergies durables. Aucune considération scientifique ni économique ne s’y oppose : le seul obstacle réside dans les fausses oppositions idéologiques et politiques.

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