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12·03·19

« L’Union européenne en danger »: à qui la faute?

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Flickr (yngwiemanux)

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L’Europe est en danger. Voilà le slogan accrocheur avec lequel Guy Verhofstadt (ALDE) et Emmanuel Macron (Europe en Marche) se lancent ensemble dans les élections du 26 mai prochain. Mais leur nouveau projet ne porte pas encore de nom. Pourquoi pas « DANGER », tout simplement ? Le terme sonne aussi bien en français qu’en anglais.

Pour Verhofstadt et Macron, le risque est clair : ils craignent que les nationalistes et populistes du genre de Salvini et d’Orbán prennent le contrôle du Parlement européen cette année ou dans cinq ans et renvoient ainsi le continent à une ère du chacun-pour-soi. Pour les Salvini et autres Orbán, à l’inverse, ce sont Macron et Verhofstadt, parangons du super-État européen, qui représentent une grave menace. L’ironie de la chose, c’est que les analyses du problème européen que livrent ces deux extrêmes ne sont, au fond, pas tellement divergentes. Le président français et l’aspirant président de l’Europe dénoncent tous deux l’absence d’une politique d’asile cohérente, les faiblesses de la zone euro et la bureaucratie de Bruxelles. Quant aux plaidoyers pour des États-Unis d’Europe, ils sont aux abonnés absents.

Celui qui incarne cette Europe technocratique et faible, c’est Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, qui semble parfois manquer de stabilité et ne s’attire désormais les applaudissements des eurosceptiques que lorsqu’il remet à leur place les jeunes défenseures du climat à la manière d’un tonton ivre. Certes, on trouve parfois beaucoup à redire sur les actes de l’homme et de sa Commission, mais nous ne pouvons pas nous empêcher de nous faire l’avocat du diable. Car si les responsables politiques nationaux continuent de proclamer que l’Europe ne fonctionne pas, ce qu’ils ne manqueront pas de répéter à l’envi dans les mois à venir, la raison en est moins la défaillance des institutions européennes que leur propre vision à court terme.

L’absence persistante de politique migratoire solide en est la meilleure illustration. De même, on attend toujours une politique fiscale forte visant les géants économiques : ce sont les intérêts commerciaux particuliers qui sont privilégiés.

En revanche, pour ce qui est de la lutte contre la fraude et des distorsions de concurrence, la Commission européenne fait souvent preuve d’une grande fermeté… jusqu’à ce que les États membres opposent leur veto. Un exemple récent est on ne peut plus éloquent. En réaction à la fois aux Panama Papers et au terrorisme de Daech, la Commission européenne a dressé une liste noire de 23 pays à haut risque de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme, dont l’Arabie saoudite.

Le Parlement européen a donné son feu vert, mais les 28 États membres ont rétropédalé après avoir reçu du roi Salmane une lettre menaçant d’annuler des contrats. Même dans des pays durement touchés tels que la France et la Belgique, où l’argent des pays du Golfe vient volontairement intoxiquer l’esprit de certains musulmans depuis des années, les ventes d’armes, au moment décisif, sont manifestement plus importantes que la droiture. Et l’on vient nous parler de danger…

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