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Les cyclistes, ces nouveaux automobilistes
18·10·21

Les cyclistes, ces nouveaux automobilistes

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Gare de Louvain. Des cris stridents se font entendre à la sortie de la rampe cycliste. Que fait, dans ce genre de situation, tout citoyen prêt à accomplir son devoir ? Il tourne la tête et observe.

À gauche : un jeune père coiffé d’un casque mettant sa progéniture, elle aussi casquée, en sécurité. À droite : un coursier voulant sans doute augmenter le volume de ses kilomètres mal payés par l’achat d’une monture motorisée. Apparemment, la transition peut être brutale et faire enrager les autres usagers. À qui la faute ? Difficile à dire d’après la scène. Toujours est-il que le cycliste criait le plus fort. À raison, car c’était lui, l’usager faible.

Le soir même, durant le repas, le père de famille s’est emporté en disant qu’il avait frôlé la mort. Ce qu’il a certainement oublié de raconter, c’est que deux minutes après les faits, il avait lui-même failli faucher deux passants sur un passage piéton. Un couple qui se déplace essentiellement à pied – votre soussigné et sa moitié.

« Attention, usager faible, laissez passer ! »

Lors du dimanche sans voiture, sur le boulevard Anspach, magnifiquement réaménagé, les cyclistes ont prouvé qu’ils n’avaient aucun problème à revendiquer leur place d’usagers faibles. Sur ce boulevard de Bruxelles, c’est la journée sans voiture tous les jours. Ce dimanche-là était particulièrement encombré : les foules avaient décidé d’investir les lieux. Et donc aussi, les chauffards à pédales qui slalomaient entre les piétons, les fauteuils roulants et les poussettes. « Attention, usager faible, laissez passer ! »

Tant les cyclistes que les piétons sont vulnérables sur la route. C’est évident. Selon la loi relative à l’assurance responsabilité civile obligatoire pour les véhicules à moteur, même les usagers de ces maudites trottinettes sont considérés comme faibles. La législation leur est donc favorable. Les véhicules motorisés étant plus gros, plus lourds et plus dominants, les usagers faibles sont automatiquement indemnisés par l’assureur du véhicule concerné en cas d’accident.

Des côtes froissées moins faciles à remplacer que les rayons d’un vélo

Mais qu’en est-il lorsqu’un vélo (ou une trottinette) entre en collision avec un piéton ? Ont-ils tous deux droit à une indemnisation ? Après tout, ils sont tous deux, l’un vis-à-vis de l’autre, des usagers faibles.  Ensemble, nous devons faire front commun contre la tyrannie métallique du genre automobile ! Quand un cycliste me renverse par inadvertance, sa monture s’en sortira souvent avec des dégâts facilement réparables. En revanche, si ma frêle personne non motorisée est touchée, dois-je m’estimer heureux de m’en sortir avec quelques côtes froissées ? Gageons qu’elles sont un peu moins faciles à remplacer que les rayons d’un vélo.

Les cyclistes sont les nouveaux automobilistes. La voiture reléguée au second plan, ils se retrouvent au sommet de la chaine alimentaire de la mobilité. Dans cette position, on peut se demander si ces espèces intrépides sont réellement des « faibles » à protéger.

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