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20·12·19

Le trilinguisme à Bruxelles, une richesse pleine de pièges

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo by NeONBRAND on Unsplash

Auteur⸱e
Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

« Nul ne contestera que pour former une communauté politique, la communication revêt une importance fondamentale. »

Partir de ses points forts est la meilleure stratégie pour mener une politique fructueuse. Sachant cela, le fait que la région de Bruxelles-Capitale ait attendu aussi longtemps avant de pleinement miser sur son multilinguisme a de quoi de surprendre…

Le ministre bruxellois Sven Gatz (Open VLD) est aujourd’hui le grand manitou du multilinguisme dans notre pays.

Le ministre bruxellois Sven Gatz (Open VLD) est aujourd’hui le grand manitou du multilinguisme dans notre pays. Nommé depuis peu, il vient de publier une note dévoilant le contenu de la politique qu’il entend mener. Ce texte n’est peut-être que la première amorce d’une véritable politique linguistique, mais il a le mérite de montrer la voie à suivre, avec l’annonce, notamment, de la création d’une commission d’experts et du noble dessein de faire de nos « kets » d’authentiques trilingues d’ici à leur majorité.

Les plans du ministre s’inscrivent bien entendu dans le contexte d’une région bruxelloise qui recèle en son sein une très grande diversité et qui, avec les centaines de langues qui y sont parlées aujourd’hui, fait déjà office de modèle en matière de richesse linguistique. Les Bruxellois sont extrêmement nombreux à parler au moins deux langues et cela fait longtemps que le multilinguisme est un élément, fût-il latent, de l’identité de la capitale.

« Faire de nos kets de véritables trilingues d’ici à leur majorité, c’est un bel objectif »

Aujourd’hui, ce multilinguisme peut devenir le fer de lance d’une nouvelle identité qui présenterait l’avantage de se démarquer de celle, monocommunautaire, des deux autres régions du pays, la Wallonie et la Flandre.

Cependant, si le multilinguisme peut être un atout important dans l’optique de la formation d’une communauté bruxelloise, il ne faut pas non plus être naïf : cette richesse recèle également son lot de pièges.

Nul ne contestera que pour former une communauté politique (un demos, comme disent les scientifiques), il est primordial que les membres de cette communauté puissent communiquer entre eux. Or, ce n’est évidemment pas avec une tour de Babel, où personne ne se comprend, qu’on y arrivera. Ni encore moins avec une politique linguistique où une communauté linguistique cherche à imposer sa volonté à l’autre.

On se souviendra des « années FDF », du nom de ce parti qui avait pratiquement hissé le linguicide au rang de raison de vivre.

Dans ce domaine-là également, Bruxelles possède une longue expérience, et on ne peut que le regretter. On se souviendra des « années FDF », du nom de ce parti qui avait pratiquement hissé le linguicide au rang de raison de vivre. Et aujourd’hui encore, il y a du pain sur la planche pour faire respecter les lois linguistiques.

L’approche de Sven Gatz a le mérite de partir non pas de quelque chose de contraignant (les lois linguistiques), mais d’un vecteur d’opportunités (une politique linguistique). Si, demain, tous les Bruxellois sont effectivement trilingues à 18 ans, comme Sven Gatz s’en fixe l’ambition dans sa note au ton volontariste, il n’y aura plus besoin, alors, de ces lois linguistiques. En ces temps de cynisme politique, voilà un message qui fait du bien !

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