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21·03·19

L’autoroute A12, symbole de l’immobilisme politique

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

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La route de la mort. Un surnom que l’A12 n’a pas volé. À hauteur des multiples croisements avec les transversales de la Boomsesteenweg, la visibilité est si mauvaise et la circulation si dangereuse que quiconque s’engage sur la voie a l’impression de le faire au péril de sa vie. Le nombre croissant de poids lourds qui empruntent cet axe entre Bruxelles et Anvers ne rendent pas non plus les lieux particulièrement rassurants pour les cyclistes et les piétons désireux de traverser, même au vert.

L’Agence « Wegen en Verkeer » (AWV) (organisme public qui gère le réseau routier en Flandre, ndlr) a récemment décidé de réaménager les zones à risques. Du point de vue de la sécurité routière, on ne peut que s’en réjouir. Mais la décision a débouché sur des embouteillages monstres aux heures de pointe. L’AWV s’est alors empressée d’annoncer la construction d’un tunnel, dont les travaux débuteront en 2021. La solution permettrait de désengorger le tronçon.

Reste que l’investissement se chiffrera en millions d’euros. La question est donc de savoir si la Flandre a raison de dépenser ses deniers dans un tel projet. L’avenir n’appartient de toute façon pas à l’automobile.

Selon les scientifiques, les automobilistes s’adaptent aux problèmes de mobilité. Moins de place pour les voitures signifierait de facto moins de voitures. En attestent les embouteillages lors des travaux de voirie, qui tendent à diminuer avec le temps. De la même manière, nous pouvons supposer que les embouteillages causés par la sécurisation des carrefours en question convaincront les automobilistes de se tourner vers le train. Le hic, c’est que la SNCB a déjà maintes fois souligné que la liaison Bruxelles-Anvers avait pratiquement atteint sa capacité maximale. Les flux nord-sud sont saturés. La mise en service de nouveaux trains à double étage peut sensiblement augmenter la capacité de transport, sans pour autant faire des miracles. Faute de nouvelles infrastructures et d’investissements, il sera impossible de transporter les masses de navetteurs qui rallient quotidiennement Anvers et Bruxelles.

L’argent consacré à l’agrandissement de l’espace automobile ne devrait-il pas plutôt être consacré à l’augmentation, à l’amélioration et à la diversification des transports en commun ? Le tronçon Boomsesteenweg-A12 ne compte aucun transport public, à l’exception d’un bus. La ligne de tram rapide reliant Willebroek et Bruxelles a été annoncée en 2013, mais le chantier n’a pas encore commencé. Dans ce contexte, une liaison ferroviaire supplémentaire ou une ligne de tram entre la capitale et Anvers s’impose.

Les embouteillages de l’A12 soulignent également les grandes difficultés liées à notre aménagement du territoire. L’éloignement entre les logements et les lieux de travail et la dispersion des habitats nous paralysent littéralement. Gageons qu’au moins, ces temps d’arrêt permettent aux automobilistes de réfléchir à des solutions alternatives. Puissent nos dirigeants en faire de même.

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