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30·05·16

Laissons la SNCB faire faillite

Geert Noels est économiste chez Econopolis, le bureau de consultance en conseils économico-financiers et gestion de patrimoine.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) Sarah L.

Anne Demortier
Traductrice Anne Demortier

‘La SNCB affiche de nombreuses similitudes avec la Sabena avant la faillite : dysfonctionnante, coûteuse, déficitaire et gérée par les syndicats.’

Vous en connaissez beaucoup des abonnements qui coûtent 300 euros par an à chaque membre de votre famille ? Je suppose que non. Pourtant c’est le montant que chacun de vous débourse chaque année pour les chemins de fer, en plus du prix payé pour éventuellement les utiliser. Notre rail est le plus cher d’Europe de l’Ouest par passager par kilomètre parcouru. Pourtant aujourd’hui le train roule plus lentement entre Anvers et Bruxelles qu’en 1935. Quand il roule.

Mais un vent nouveau souffle sur la SNCB. Prenez le train et vous verrez qu’une grande partie du personnel a la volonté d’en faire quelque chose. Les accompagnateurs de train exercent un métier difficile et essayent plus en plus de le faire avec le sourire. Au guichet aussi on est servi correctement, parfois même avec humour. Cette partie du personnel, mais principalement les clients et les contribuables méritent une meilleure société de chemins de fer. En faire un « rail à la Torfs » serait trop ambitieux, mais une conversion comme celle de la Sabena en Brussels Airlines pourrait être une bonne inspiration.

La SNCB affiche en effet de nombreuses similitudes avec la Sabena avant la faillite : dysfonctionnante, coûteuse, déficitaire et gérée par les syndicats, si l’on peut parler de gestion. La Sabena est tombée en faillite pour devenir Brussels Airlines, après quelques étapes intermédiaires.

Notre compagnie aérienne actuelle est moderne, agréable et rentable, même si les attentats peuvent briser ce fragile succès. Le personnel se bat pour sa compagnie, constamment mise sous pression par la concurrence. Les collaborateurs de Brussels Airlines méritent tout le respect : ils forment une équipe, ils font des efforts pour leurs clients et se battent pour leur compagnie quand la situation est difficile.

Si la SNCB peut se défaire de sa « Sabena » et arriver au top via une faillite, à l’image de Brussels Airlines, ce pourrait être un bon scénario. Car en plus d’une charge financière trop lourde, la SNCB souffre aussi d’une mauvaise attitude. L’entreprise n’est pas au service du client, ce serait même plutôt le contraire. Sa position de monopole lui permet d’utiliser les clients comme l’arme de ses propres intérêts.

Des trains sans conducteur

Bien évidemment, il ne faudrait pas que les vieux chemins de fer souffrent trop vite d’une rechute de leurs anciennes maladies. Pour éviter cela, trois points seront à respecter : une meilleure gestion, des syndicats plus constructifs, et plus de concurrence. Brussels Airlines peut ici aussi servir d’exemple pour les deux premiers éléments.

Le dernier, plus de concurrence, est en marche : la mobilité est en train de changer. Les voitures autopilotées, Uber et autres services et technologies modernes de mobilité arrivent. Si des voitures peuvent rouler sans conducteur, les trains peuvent le faire aussi. Cela se fait déjà dans d’autres pays. Le coût social des chemins de fer actuels est totalement en décalage par rapport à la réalité. Soit le rail suit le mouvement et change, soit il se laisse dépasser par la technologie qui créera une nouvelle mobilité.

J’espère un revirement pour tous les collaborateurs positifs de la SNCB que je connais. Si cela peut se produire via une faillite, alors c’est scénario positif.

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