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La taxe kilométrique régionale, une idée pas si folle
02·09·19

La taxe kilométrique régionale, une idée pas si folle

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Bart Eeckhout
Auteur
Dominique Jonkers
Traducteur Dominique Jonkers

L’une des réactions les plus frappantes à l’annonce de projet de péage urbain du gouvernement bruxellois fut sans doute l’avalanche de tweets signés Theo Francken, la figure de proue de la N-VA. « Si Bruxelles instaure un péage urbain, alors nous aussi ! ». Au bois de Hal ! À la forêt de Soignes ! À Zaventem ! 

Sérieusement, – et même si M. Francken lui-même n’en a pas conscience –, ce serait une excellente idée ! Si chaque région décidait d’instaurer un péage, on aboutirait à une forme de taxation kilométrique dans tout le pays. Or il s’agit justement de la mesure que de nombreux experts estiment à la fois efficace et indispensable…, mesure remise au placard à la hâte par la N-VA en fin de législature.

En attendant la mise en place d’une fiscalité kilométrique intelligente à l’échelle du pays, un péage urbain régional serait une bonne idée. Un bel exemple d’entité fédérée, au sein d’un État fédéral ou confédéral, qui avance alors même que les autres traînent la patte.

Car le péage urbain est tout sauf l’idée folle de « fumeurs d’herbe bruxellois » que veut y voir une certaine frange flamande prompte à critiquer Bruxelles. Londres, Milan, Stockholm, Oslo, Copenhague et d’autres ont déjà adopté l’une ou l’autre forme de péage. Il suffit de les visiter pour constater que cette mesure n’en a pas fait des déserts économiques, bien au contraire. Le « vivre ensemble » s’y est amélioré, pour la simple raison que qualité de vie et nouvelle économie vont de pair.

Bruxelles souffre, chez de nombreux citoyens non bruxellois, d’une mauvaise réputation en raison des nombreux (et indéniables) problèmes que connaît la ville. Et pourtant, la capitale présente de nombreux points communs avec les exemples ci-dessus, bien plus que ne le supposent ceux qui n’en connaissent que la fragilité des tunnels du ring.

Contrairement à la Flandre, Bruxelles dispose de transports en commun performants. Les projets de rénovation urbaine y témoignent d’une utilisation intelligente des espaces disponibles. Les moyens de transport doux, comme le vélo ou la trottinette partagée, gagnent du terrain. La principale difficulté est et reste l’usage incontrôlé de l’automobile. Qu’un gouvernement souhaite trouver des solutions est donc tout sauf idiot. Plutôt que d’ironiser une fois de plus sur Bruxelles depuis leur tour d’ivoire, les partis du futur gouvernement flamand seraient bien inspirés de proposer un plan de mobilité intelligent.

Il y a une semaine à peine, deux économistes, Bruno De Borger et Stef Proost, alimentaient le débat sur la mobilité intelligente en lançant une proposition novatrice et stimulante. Face à des problèmes d’embouteillage, d’occupation des sols, de pollution de l’air, d’insécurité routière et de changement climatique, la moindre des choses, pour des dirigeants politiques, consiste à analyser sérieusement les différentes manières d’améliorer la gestion fiscale de la mobilité.

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