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18·06·19

La stratégie de De Wever mène au démantèlement du pays et à la normalisation du Belang

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Auteur⸱e
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Lorsqu’en 2014, le Vlaams Belang a perdu la majorité de ses voix, c’était parce que ses électeurs avaient perdu tout espoir de voir leur parti exercer le pouvoir. Ils avaient alors misé sur la N-VA, qui avait accès au pouvoir et qui promettait de faire la différence. La victoire du VB il y a trois semaines tend à démontrer que la N-VA, aux yeux de ses électeurs du moins, n’a pas tenu ses promesses, mais aussi que le VB a de réelles chances de participer au pouvoir.

La victoire du Vlaams Belang ce 26 mai fut plus forte encore que la défaite pourtant importante de la N-VA. Les résultats ont cependant permis à Bart De Wever de s’assurer de l’incontournabilité de son parti dans la formation d’une majorité au niveau régional. De ce fait, il garde une emprise forte sur la formation du fédéral, quoique des coalitions sans son parti s’avèrent arithmétiquement envisageables, quoique sans majorité au sein du groupe linguistique flamand.

En impliquant le Vlaams Belang le plus longtemps possible dans les négociations au niveau flamand, De Wever fait comprendre aux électeurs du Belang, mais aussi à la partie de ses propres électeurs qui aimeraient voir les deux partis collaborer, qu’il prend leurs aspirations au sérieux. Mais ce faisant, il exerce surtout une pression sur un système belge pourtant déjà bien alambiqué. Pour les partis francophones, le PS en tête, la position de De Wever fournit un argument idéal pour ne pas négocier avec la N-VA au fédéral. De Wever, lui, sait pertinemment bien que la situation actuelle peut mener à une ingouvernabilité de la Belgique, ce qui le pousse à simplement ne rien faire.

Plus les discussions avec Tom Van Grieken et ses acolytes du VB dureront, plus les relations politiques avec le Vlaams Belang se normaliseront. Si ces derniers jours, nous avons appris que des éléments concrets sortaient des négociations entre les deux partis (entre autres en matière d’intégration, d’enseignement et de bien-être), c’est sans doute pour tester la température de l’eau. Il s’agit d’une stratégie bien réfléchie en vue de la partie d’échecs qui s’annonce sur le plan fédéral.

On n’imagine toujours pas le CD&V et/ou l’Open VLD monter dans un gouvernement soutenu par le Vlaams Belang, et encore moins en compagnie du Vlaams Belang. Les deux partis sont déjà dans de sales draps et ne s’en sortiraient pas indemnes. Quoi qu’il en soit, il y aura tôt ou tard un gouvernement flamand, sans le Vlaams Belang.

Ce bloc politique virtuel de la N-VA et du Vlaams Belang constitue la seule arme dont dispose De Wever pour sauver sa peau. En instrumentalisant les électeurs du Belang dans sa lutte pour le démantèlement de la Belgique, il reste le maître du jeu. Sans cet atout, il n’aurait plus qu’à assumer la plus grande défaite du nationalisme flamand démocratique d’après-guerre.

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