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La communauté musulmane et le monde du foot ne comptent aucun homosexuel, vraiment?
20·05·22

La communauté musulmane et le monde du foot ne comptent aucun homosexuel, vraiment?

Lors de la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie le 17 mai, un groupe d’élèves a décroché un drapeau arc-en-ciel sur la cour de récréation. Ils ont ensuite craché dessus et l’ont badigeonné de nourriture. Certains des étudiants impliqués étaient des membres de la communauté musulmane, qui, selon la direction, n’étaient pas suffisamment informés de la signification du drapeau.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo by Ian Taylor on Unsplash

Auteur
Laurence Hamels
Traductrice Laurence Hamels

Des élèves qui décrochent un drapeau arc-en-ciel en signe d’opposition à l’homosexualité ou à toute orientation autre qu’hétérosexuelle, c’est inacceptable. Une réprobation qui est encore véhémente et implacable, en particulier dans la communauté musulmane.

Toutefois, des représentants progressistes de cette communauté, même s’ils sont eux-mêmes LGBTQIA+, demandent eux aussi que l’on fasse preuve de compréhension envers ces jeunes. Parce que leur attitude dérive de leur culture et de leur religion et parce qu’ils ont souvent l’impression d’être eux-mêmes constamment montrés du doigt, et ça, c’est acceptable.

Cela alourdit un peu plus un débat déjà sensible à la base. En particulier lorsque des filles musulmanes trouvent que l’interdiction de port du voile à l’école est injuste alors que le drapeau arc-en-ciel y est autorisé. La différence est une évidence : l’orientation sexuelle est une donnée, le voile est un choix. La neutralité à propos de l’orientation sexuelle est impossible, car cette dernière est un fait. En revanche, on peut demander de limiter les affaires culturelles et religieuses au cercle privé, par exemple.

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L’homme de théâtre anversois et activiste LGBTQ+ a raison lorsqu’il dit que l’acceptation ne se force pas. Dans le meilleur des cas, c’est un lent processus. Force est de constater que le monde musulman ne détient pas le monopole de l’aversion pour une orientation sexuelle différente. En effet, le Vatican continue de considérer l’homosexualité comme un péché.

On dirait que, comme par miracle, le monde du football ne compte toujours pas d’homosexuels (le coming out d’un joueur de football britannique cette semaine était une première pour le football professionnel européen) et, chez les jeunes, « pédé » est encore une insulte en vogue.

Et ce n’est pas pour rien non plus que l’humoriste Philippe Geubels a consacré un volet de son inégalable émission télévisée Taboe à la diversité des genres, en s’intéressant à des personnes transgenres, transsexuelles et non-binaires. Le processus d’acceptation de ces personnes qui ont changé de genre ou de sexe ou qui ne se sentent ni homme ni femme est encore en cours.

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En même temps, on ne peut pas vraiment dire que les jeunes musulmans vivent dans de l’ouate. Leur propre culture est en proie à l’oppression, et ils font souvent l’objet de préjugés et de méfiance, voire de propos belliqueux et de véritable haine. Décrocher des drapeaux ou verser dans l’agression physique ne peut jamais être la réponse, ça, c’est clair. Mais il faudra bien composer encore quelque temps, c’est ainsi. La seule issue consiste à établir le dialogue, sans relâchement. À l’école ou au sein de la communauté, avec un Jaouad Alloul (chanteur) ou, comme je le recommande chaudement à tout le monde, avec un Philippe Geubels. Le rire sera salvateur.

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