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« Halte aux critiques : pour le Big Pharma, hip hip hip hourra ! »
11·11·20

« Halte aux critiques : pour le Big Pharma, hip hip hip hourra ! »

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

En un peu moins d’un an, l’humanité a su se doter d’un vaccin anti-coronavirus efficace, et peut probablement espérer en distribuer plus d’un milliard de doses d’ici fin 2021. Cet exploit, c’est à la capacité d’innovation des multinationales du secteur pharmaceutique que nous le devons.

Voilà un secteur qui, depuis quelques années, ne le cède en impopularité qu’au seul secteur nucléaire. Bien sûr, il ne le doit qu’à lui-même, et à quelques cow-boys qui opèrent en son sein. C’est qu’il ne faut pas trop s’attendre à être populaire quand circulent des récits d’enfants dont la vie dépend de traitements hors de prix. Avec le coronavirus, aujourd’hui, le secteur a l’occasion unique de renouer avec les temps héroïques de pionniers tels que Paul Janssen, ce Belge qui a découvert 4 des 250 médicaments que l’OMS estime irremplaçables.

Profit et guérison

Il arrive — parfois à tort — que ce secteur subisse des critiques nettement plus sévères que d’autres. Comme si, plus que tout autre, le secteur pharmaceutique n’avait d’intérêt que pour l’argent. Or ne vous y trompez pas : les grandes multinationales qui créent nos médicaments sont loin d’être plus capitalistes ou plus obsédées par le rendement que d’autres qui vous fournissent des sodas, de la poudre à lessiver ou des dosettes de café. Ce qui change, c’est que contrairement à certains médicaments, le goût de votre espresso ou le degré de blancheur de votre lessive ne sont pas une affaire de vie ou de mort. Peu importe le prix auquel Elon Musk ou Tim Cook tenteront de vendre une Tesla ou des écouteurs Apple. En revanche, dans le secteur pharmaceutique, le débat sera tendu, d’emblée. Pire : certains laboratoires pharmaceutiques (souvent de nouveaux venus) poussent parfois les choses à outrance, comme dans le cas du bébé Pia, dont le traitement a coûté 1,9 million d’euros. On ne manquera pas de critiquer, et à juste titre, la manière dont certains grands opérateurs, sous la pression de la bourse, privilégient depuis quelques années l’« argent facile », se contentant d’améliorer des médicaments existants plutôt que d’investir dans de nouvelles pistes de recherche, beaucoup plus risquées. Le coronavirus présente au secteur pharmaceutique une extraordinaire occasion de montrer au monde son intention sincère de guérir ses « clients », et pas seulement de leur vider les poches.

Une admiration méritée

Jusqu’ici, les laboratoires semblent y parvenir mieux que bon nombre de critiques ne l’avaient d’abord craint. Le plus bel exemple en est naturellement la percée annoncée hier par le géant pharmaceutique Pfizer : il existe désormais un vaccin efficace dont plusieurs dizaines de millions de doses seront produites dès cette année. Ce qui mérite également notre admiration, c’est la manière dont le secteur est arrivé à ce résultat. En effet, tous les groupes pharmaceutiques ambitionnent légitimement l’honneur d’être le premier à pouvoir annoncer « la » percée qui compte. Cela ne les a pas empêchés de collaborer pour la recherche d’un vaccin. Concurrents jusque-là, certains groupes ont créé des équipes travaillant en commun pour accélérer le processus. Ils ont aussi conclu divers accords visant à répartir entre eux la production des milliards de doses du « vaccin gagnant » indispensables pour y parvenir plus vite. Faut-il en conclure qu’il n’y aurait absolument rien à critiquer sur ce point ? Certainement pas. Les entreprises pourraient se montrer plus transparentes sur les contrats conclus avec les pouvoirs publics. Qu’il suffise d’évoquer le débat (révélé par votre quotidien) sur la répartition des responsabilités au cas où le vaccin anti-coronavirus présenterait des effets indésirables après plusieurs années. Et pourtant, ce qui doit dominer, c’est un sentiment d’admiration : parce que ce secteur a su produire un vaccin quatre fois plus vite que d’habitude, parce qu’il cherche à en pourvoir l’ensemble de la population mondiale, et parce qu’il continue, au quotidien, de produire tous les autres médicaments. Pour une fois, tous les superlatifs qui pourraient nous venir à l’esprit sont mérités. C’est un moment clé dans l’histoire de la médecine.

Espérons que le secteur parvienne à maintenir cet élan. Lorsqu’il ressentira les pressions croissantes de pays soucieux d’approvisionner par priorité leur propre population, d’abord. Mais aussi par la suite, en collaborant de la même manière pour l’éradication d’autres maladies, une fois la Covid-19 vaincue. 

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