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Grève dans les aéroports : qui sème le vent…
22·06·22

Grève dans les aéroports : qui sème le vent…

Dimitri Antonissen est rédacteur en chef adjoint du quotidien Het Laatste Nieuws.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo by Anna Gru on Unsplash

« Vous êtes en bonnes mains ». Tel a été, pendant des années, le slogan de la Sabena, ancêtre de Brussels Airlines. C’est donc un comble que l’industrie aéronautique se retrouve aujourd’hui à court de… bras. Les compagnies ne peuvent toutefois s’en prendre qu’à elles-mêmes : manque de vision à long terme, vols toujours moins chers, salaires au rabais, sous-traitance à outrance. Plus personne ne veut travailler dans ce secteur ! La mauvaise nouvelle pour les clients ? Les entreprises ne pourront pas rectifier le tir avant de nombreuses semaines. Vous prenez l’avion cet été ? Commencez à réciter vos prières.

La grève de ce lundi à l’aéroport Zaventem n’était qu’un avant-goût du cauchemar qui vous attend cet été. Les 24, 25 et 26 juin, le personnel de Ryanair débrayera à son tour, imité les 23, 24 et 25 juin par celui de Brussels Airlines. Les malheurs des passagers ne s’arrêteront pas en si bon chemin : tandis qu’un millier de pilotes de la compagnie scandinave SAS envisage de déposer un préavis de grève prochainement, le personnel d’Air France se croisera officiellement les bras le 25 juin.

Le moment choisi, juste avant la grande transhumance estivale, n’a rien de surprenant. Les bagagistes et autres membres du personnel des douanes ont pour tradition de prendre les touristes en otages lorsqu’ils veulent donner davantage de poids à leurs revendications. Mais cette fois, presque aucun aéroport ou aucune compagnie n’échappe au mouvement. L’explication est simple : les grévistes ont de vraies raisons d’êtres mécontents.

Brussels Airlines est-elle digne de tant de largesses?

Pendant les années « corona », 2,4 millions de travailleurs ont été licenciés dans le secteur aéronautique. Celles et ceux qui sont restés en poste ont vu leurs conditions de travail se dégrader. Avec l’explosion de la demande, les compagnies font désormais face à deux problèmes. Le premier : plus personne n’a envie de travailler aux conditions qu’elles proposent. Entre un emploi à la caisse d’un supermarché – où la pénurie de personnel est également criante – et un poste qui vous oblige à turbiner dès l’aube derrière le comptoir d’enregistrement d’un aéroport, le choix est vite fait.

« Plus personne n’a envie de travailler aux conditions qu’elles proposent. »

Deuxième pépin : la pénurie de personnel accroit encore la pression sur le personnel existant, ce qui engendre un cercle vicieux par lequel les travailleurs sont encore plus enclins à fuir. Et les rares courageux qui restent sur le pont doivent se coltiner des passagers toujours plus hargneux, exaspérés par les heures d’attente et les vols annulés.

Ces dernières années, les compagnies aériennes, cherchant à offrir des billets toujours moins chers, ont nivelé leur secteur par le bas. Même une valise en soute ou le choix de son siège dans l’avion sont devenus un luxe. Elles devraient donc peut-être commencer par demander un prix décent pour leurs billets. Un prix certes plus élevé, de quelques dizaines d’euros ou plus, mais qui garantirait au moins un voyage sans encombre. Pour les touristes qui espèrent pouvoir enfin profiter de vacances bien méritées cet été, le véritable « luxe » sera sans doute celui-là.

Brussels Airlines: chronique d’une disparition annoncée

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