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26·03·19

Elections 2019: la question identitaire a fait place à la transition énergétique

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Auteur⸱e
Dominique Jonkers
Traducteur Dominique Jonkers

Il ne reste que deux mois avant les élections. Dans la « drôle de guerre » qui prélude actuellement à la campagne officielle, le souvenir de la législature précédente s’estompe rapidement, et l’attention de chacun se porte davantage sur l’avenir que sur le passé. La Finlande et l’Espagne aussi viennent de voir chuter leur gouvernement, et comme ici, les élections européennes y auront lieu fin mai. Cela n’a pas empêché ces pays d’organiser des élections nationales anticipées. En Belgique de telles élections ont paru irréalisables, voire dommageables pour la stabilité politique du pays.

Mais pourquoi donc ? 

On aurait pu croire que pour une fois, l’organisation immédiate d’élections aurait profité à ceux qui les auraient suscitées, à savoir la NV-A, qui a renversé le gouvernement à l’occasion du pacte des Nations-Unies sur les migrations. Mais trois mois plus tard, le paysage a bien changé. Depuis le scandale – inattendu – des visas humanitaires, le thème de la migration est devenu toxique.

Les choses vont parfois très vite, en politique. Depuis lors, nous avons vécu un bref épisode de gilets jaunes, et aujourd’hui, un épisode un peu plus durable de manifestations pro-climat. Du coup, le discours identitaire s’est mué en un discours pécuniaire, et ce sont aujourd’hui les questions d’argent qui sont au centre du débat politique. Qui va payer les frais de la transition énergétique ? Qui bénéficiera d’éventuelles réductions de charges ou de l’augmentation des dépenses publiques ?

Le parti Groen, prématurément grisé par le parfum de la victoire, s’est laissé aller, la semaine dernière, à chiffrer les conséquences de son plan climat. Malgré des aménagements de dernière minute, il en ressort que le dindon de la farce sera la classe moyenne aisée, celle qui bénéficie du régime des voitures de société. Comme stratégie électorale, c’est courageux, mais risqué. Pourtant, Jos Geysels, ancien président du parti vert, avait prévenu ses disciples d’éviter tout triomphalisme. Il sait mieux que tout autre à quoi ce sentiment peut aboutir.

Cela dit, tous les partis politiques veulent surenchérir et formuler des promesses de plus en plus coûteuses, dont le financement, dans un contexte de ralentissement économique, est rien moins qu’assuré. Plus personne ne mentionne les milliards de déficit structurel que nous laisse le gouvernement sortant.

Plus encore qu’en Flandre, le paysage politique francophone semble à la dérive. La liste dissidente créée par Alain Destexhe (ex-MR) paraît encore trop fraichement éclose pour pouvoir canaliser à son profit toute l’insatisfaction ambiante, le 26 mai. Mais c’est la première fois depuis longtemps que le centre donne naissance à une droite alternative. En parvenant à bloquer le parlement wallon grâce à une unique défection, Destexhe en a montré toute la fragilité. Le principal enseignement du 26 mai, c’est du sud du pays qu’il viendra.

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