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25·06·18

Egalité hommes-femmes : Trop d’entreprises bafouent encore et toujours la législation

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

CC0 Pixabay

Force est de constater que les quotas de femmes imposés au sein des conseils d’administration des entreprises cotées en bourse sont efficaces. Et demeurent, pour l’heure, nécessaires.

Pour la première fois en Belgique, la gent féminine atteint le ratio d’un siège sur quatre dans les conseils d’administration des entreprises boursières, selon l’enquête biennale réalisée par De Tijd auprès d’administrateurs issus des 124 entreprises d’Euronext Bruxelles.

Ce chiffre indique que les femmes brisent peu à peu le plafond de verre qui pèse sur le monde de l’entreprise, avec l’aide de l’autorité fédérale depuis 2011. Depuis lors, les entreprises cotées en bourse sont en effet obligées de compter un tiers de femmes et un tiers d’hommes au sein de leur conseil d’administration. Reste que le seuil de femmes n’est pas encore une réalité car, d’une part, de larges périodes transitoires sont octroyées et, d’autre part, quatorze entreprises bafouent encore tout bonnement la législation.

Les quotas sont et demeurent une nécessité. Non pas que les entreprises ayant de nombreuses femmes au pouvoir fassent plus de profit. Bien que certaines études tendent à la démontrer, d’autres jettent le doute sur ce point. Et quand bien même les entreprises « féminines » seraient plus performantes, il est impossible d’établir un lien de causalité. Sans doute les entreprises prospères peuvent-elles plus facilement se permettre de désigner des femmes au sein de leur conseil d’administration.

Le principal argument qui plaide en faveur des quotas est d’ordre social : comment est-ce possible que la moitié de la population soit constituée de femmes mais que le monde de l’entreprise, lui, reste un bastion masculin ?

En théorie, seules quelques possibilités se profilent. Soit les femmes ne sont pas aptes à ces fonctions. Mais le fait qu’elles décrochent plus souvent un diplôme universitaire que les hommes prouve le contraire. Soit elles ont moins d’ambition que les hommes. Argument tout aussi discutable. Soit, pour une raison quelconque, elles ne parviennent pas à se frayer un chemin jusqu’à la salle de contrôle de l’économie belge à cause de la fâcheuse tendance qu’ont les bastions de pouvoir à s’auto-reproduire et à ne pas partager les manettes de leur plein gré. Par élimination, ce dernier argument l’emporte.

Il n’empêche qu’il ne s’agit pas là d’un débat simple à résoudre et que les objections légitimes ne manquent pas. Quiconque détient une société jouit de la liberté économique, en tant qu’actionnaire, de choisir qui s’assied aux commandes. Sans oublier que les quotas ne sont que de simples moyens comptables qui ne disent rien sur ce qui importe réellement : une culture d’entreprise ouverte au sein de laquelle des personnes bien formées, pétries de talent et d’ambition, peuvent évoluer dans les comités de direction au même titre que dans toutes les composantes de l’entreprise.

Néanmoins, ces contre-arguments sont encore quelque peu légers. Face à la liberté économique de l’entreprise se trouve le droit de femmes qualifiées à faire carrière, lequel est incontestablement restreint. Pour pallier ce problème, les quotas ne doivent pas nécessairement entrer en conflit avec une culture d’entreprise ouverte. Ils peuvent, justement, montrer la voie à suivre.

Au bout du compte, c’est bien là l’essentiel. Et dans les rares conseils d’administration encore exclusivement masculins, tout père ayant une fille devrait coûte que coûte en prendre conscience.

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