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12·07·18

Les Diables rouges ont redoré l’image de la Belgique

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Miguel Discart via Flickr

Auteur⸱e
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Bonjour tristesse. Qu’il aurait été doux de se réveiller enthousiastes de voir bientôt les Diables rouges jouer la finale non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour leur pays, pour nous et pour les yeux de plus d’un milliard de spectateurs aux quatre coins du monde. Dans une sorte d’ivresse générale, le pays tout entier aurait vécu dans la seule attente du grand jour. Hélas. Il va falloir jouer pour le bronze. Un métal qui brille aussi, mais moins que l’or légitimement convoité par notre génération dorée. Alors on râle. On n’arrive même pas à se consoler en se disant que tout ceci n’est qu’un jeu. Ni même – soyons honnêtes – qu’une équipe de football nettement plus jeune a été sauvée hier, comme par miracle, d’une grotte thaïlandaise. En effet, si la Belgique avait atteint la finale, ces jeunes garçons auraient quand même été sauvés, non ?

Telles sont les premières pensées, quelque peu désemparées, d’un supporter déçu, comme des millions d’autres hier dans notre pays. Elle s’atténuera bien, cette déception nationale, tout comme l’aurait fait l’énorme enthousiasme consécutif à une victoire. Et une fois que cette déception sera partie, nous nous rendrons compte que le bilan sera positif. Le bilan sportif, certes, mais aussi extra-sportif. La demi-finale face à la France n’aura fourni ni le jeu spectaculaire, ni la légèreté, ni la frivolité affichés par nos Diables face à la Tunisie, au Japon ou au Brésil. Pourtant, après le match d’hier, contre cette France rigide et si difficile à jouer, l’image des Diables rouges reste intacte. Et c’est bien leur image qui booste l’image de la Belgique.

Notre pays avait bien besoin de ce petit coup de pouce. Aux yeux des autres pays, la Belgique passe depuis des années pour un pays qui, certes, peut se vanter d’atouts culturels, naturels et commerciaux, mais moins que dans d’autres petits pays. Pour un pays où il fait bon vivre, habiter et travailler, mais selon tous les classements internationaux, pas autant que dans quinze ou vingt autres pays. Pour un pays complexe mais stable. Médiocre, mais fiable. Un peu ennuyeux, terne, sans personnalité, sans symboles ou icônes connus internationalement. Lorsque les attentats de 2016 se sont ajoutés à tout cela, notre premier ministre, Charles Michel, a déployé une campagne de communication qui devait rendre à notre pays son prestige international. « Positive Belgium », qu’il l’avait baptisée. Une campagne de quatre millions d’euros dont on ignore les retombées réelles. Quoi qu’il en soit, et même avec plusieurs fois ce montant, une campagne de ce genre n’aurait jamais eu autant d’effet sur la perception de la Belgique à l’étranger que les prestations des Diables rouges. « Positive Belgium », ce sont eux. Et non, ce n’est ni une erreur de marquage, ni un remplacement malheureux, ni une occasion manquée, ni l’élimination en demi-finale qui y changeront quelque chose.

C’est l’image d’une nouvelle Belgique qui est née, dans laquelle peut même se retrouver Geert Bourgeois, le ministre-président d’une nouvelle Flandre – comme en témoigne son discours du 11 juillet. Et il a raison. Un pays à l’image d’un groupe de personnes jeunes, talentueuses, créatives, sans préjugés, ouverts d’esprit et ambitieux : qui n’aimerait pas vivre dans un tel pays ?

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