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Covid-19: il est temps de penser à nos coiffeurs (et à leurs clients)
08·12·20

Covid-19: il est temps de penser à nos coiffeurs (et à leurs clients)

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Noel Slangen
Auteur

Pourquoi ne commencerait-on pas par vacciner les coiffeurs ? Les appels à faire preuve d’une certaine souplesse pour les fêtes se font de plus en plus pressants, surtout de la part des Wallons, habitués à ce que les (des)serrages de vis soient calqués sur la France. En ce qui concerne la limitation du nombre de contaminations, notre pays trône désormais au cinquième rang du classement européen. Ce qui ne veut pas dire que le moment soit opportun pour annoncer des assouplissements. La période des fêtes n’a rien d’ordinaire : avec les citoyens qui se déplacent tous azimuts, les bulles qui fusionnent et l’alcool qui coule à flot, les conditions ne sont peut-être pas idéales pour juguler l’épidémie. Après le Nouvel An, le moment sera toutefois venu de relâcher la bride, car le coût psychologique payé par les ménages prend une ampleur inquiétante.

Les coiffeurs ont raison

Mais revenons à nos coiffeurs. Ce week-end, ils ont manifesté dans tout le pays en mettant, pour le symbole, leur fauteuil devant leur salon pour ostensiblement y couper les cheveux de leur contact câlin. Ils ont raison, à plus d’un titre. La prudence reste certes de mise, mais à présent que chacun est contraint de passer les fêtes en comité très restreint, nombre d’entre nous voient dans une belle coupe le moyen de se mettre du baume au cœur pendant quelques jours. Combien de femmes d’un certain âge ne voient-elles pas leurs vieux jours entachés par une chevelure hirsute et de pénibles repousses, ce qui ne fait qu’ajouter à la détresse psychologique dans laquelle les plonge cette pandémie ? Combien de Belges ne ressentiraient-ils pas ces quelques coups de ciseaux comme un soulagement ?

Depuis le lapsus de Frank Vandenbroucke, le ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, on sait que les décideurs attachent parfois plus d’importance à l’effet de dissuasion provoqué par des mesures brutales qu’aux parures scientifiques qui viennent orner leur stratégie. Quelle est la probabilité que la réouverture des salons de coiffure ait un impact qui se fasse sentir au-delà de deux décimales ? Il est encore trop tôt pour procéder aux assouplissements de Noël que nous appelons tous de nos vœux. Mais il est aussi malvenu de continuer à dire à la population, déjà durement éprouvée, qu’il ne sert à rien d’espérer une lueur d’espoir avant le 15 janvier.

Responsabilité et espoir

Le moment n’est-il pas idéal pour faire preuve d’un peu d’humanité, pour redonner de l’espoir ? Par exemple en autorisant les réceptions, dans le respect des mesures, aux funérailles — il s’agit là d’adieux que l’on ne saurait ajourner. Ou de permettre aux patients atteints de maladies mentales d’élargir leur bulle. Et pourquoi ne laisserait-on pas les octogénaires et les nonagénaires, c’est-à-dire le groupe qui est à la fois le plus vulnérable et celui qui voit filer ses dernières années de vie à la vitesse de l’éclair, faire leurs propres choix ? Faut-il les protéger d’eux-mêmes ? Ou est-ce à eux de décider s’ils préfèrent s’isoler pour – peut-être – gagner quelques années ou passer leurs vieux jours en compagnie de leurs proches ? Quelques lueurs d’espoir suffisent parfois à faire oublier les sombres lendemains.

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