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17·03·20

Covid-19 : des pouvoirs spéciaux, faute de mieux

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Afbeelding van rottonara via Pixabay

Hélas, trois fois hélas, la lutte que nous livrons au Covid-19 ne manque pas de récits déchirants, à commencer par celui de ces Italiens, agonisant sur leurs lits de camp, au fond du couloir d’un hôpital.

Chaque fois, cette même question, qui nous taraude : connaîtrons-nous bientôt pareil malheur, nous aussi ? Réponse franche et sincère : il y a des chances. Dans une lettre ouverte publiée ce week-end, Wim Derave, professeur de médecine à l’Université de Gand, ne mâche pas ses mots : « Nous sommes au-devant d’un désastre. Si nous suivons scrupuleusement les mesures, nous n’éviterons pas la souffrance, mais nous éviterons peut-être le chaos. »

Nous n’éviterons pas la souffrance, mais nous éviterons peut-être le chaos

Parmi les messages les plus alarmistes, ceux du secteur des soins à domicile. Les moyens de protection de ces infirmiers et infirmières seraient en rupture de stock. Ne tournons pas autour du pot : c’est une petite catastrophe. Dans cette guerre contre cette pandémie perfide, ils sont nos soldats de première ligne. S’ils ne peuvent plus exercer leur rôle de barrière, la petite catastrophe risque rapidement de prendre une ampleur incontrôlable.

Les prévisions ne sont pas encourageantes. Tout porte à croire que nous ne verrons jamais la couleur de ces masques de protection que les autorités ont achetés à la sauvette, via un marché public corrompu. Pendant ce temps, des escrocs à la petite semaine écoulent à des prix scandaleux leurs stocks excédentaires sur des sites de deuxième main.

Certes, le combat contre le Covid-19 a eu plusieurs fois l’occasion de nous émouvoir, par les gestes de solidarité qu’il a engendrés, par la créativité qu’il éveille. Mais de façon générale, nul ne pourra nier que cette crise ne révèle pas le meilleur du genre humain.

Cette crise ne révèle pas le meilleur du genre humain.

Qu’ont-ils donc dans le crâne, ces bambochards du dimanche ? N’ont-ils vraiment rien trouvé de plus irresponsable que d’aller s’enfiler quelques bières de plus de l’autre côté de la frontière ? Se croient-ils vraiment à l’abri ? Hélas, trois fois hélas, les nouvelles ne sont pas bonnes. Ni pour eux, ni pour leurs parents, leurs grands-parents, leurs amis, leurs collègues, leurs voisins et toute personne qui a croisé ou croisera leur route.

Le virus nous place devant le plus grand défi que le monde ait potentiellement connu depuis la Deuxième Guerre mondiale. Le mince espoir que nous avions de voir cette crise sanitaire enfin déclencher une prise de conscience et inciter nos forces politiques à enterrer la hache de guerre pour former un gouvernement capable de garantir la coordination des efforts, la disponibilité des soins et – en somme – la relance du pays, a accouché d’une énième souris.

Chaque renforcement des mesures s’accompagne de son lot de tire-au-flanc et de resquilleurs.

À qui la faute ? Nous pourrions en ergoter des heures, sinon des jours. Retenons simplement ceci : après un week-end de tergiversations, où la rue de la Loi a oscillé entre vaines espérances d’une union retrouvée et cynisme amer quant à la résurgence de la politique politicienne et de ses sempiternels stratagèmes destructifs, le pays se retrouve aujourd’hui avec un gouvernement aux pouvoirs spéciaux.

Ils nous seront bien nécessaires, ces pouvoirs. D’aucuns en appellent déjà à un durcissement des mesures de confinement. À juste titre, il faut le craindre. Mais chaque renforcement des mesures s’accompagne de son lot de tire-au-flanc et de resquilleurs. Parmi les causes évidentes, le fait que les règles sont expliquées de telle façon qu’elles ne sont toujours pas prises au sérieux.

Il faut que cela cesse. Maintenant. Avec des pouvoirs spéciaux ? Oui, faute de mieux.

 

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