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Comment l’université d’Anvers et la VUB ont-elles pu autoriser le sondage de la VRT/De Standaard?
12·05·22

Comment l’université d’Anvers et la VUB ont-elles pu autoriser le sondage de la VRT/De Standaard?

Bart Eeckhout est le rédacteur en chef du quotidien De Morgen.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Image by Andreas Breitling from Pixabay

Bart Eeckhout
Auteur
Anne Balbo
Traductrice Anne Balbo

Soixante-sept. C’est le nombre de personnes qui ont décidé de la carrière politique de Joachim Coens, président démissionnaire du CD&V depuis la fin de la semaine dernière. Si vous calculez combien de participants au sondage de la VRT et du Standaard ont indiqué que, contrairement aux élections de 2019, ils ne voteraient plus pour le CD&V, vous arrivez à 67 personnes, comme l’a calculé le sociologue Dirk Jacobs.

Sans vouloir être taxés d’une certaine forme de jalousie puisque la critique porte sur le travail des collègues concurrents, il nous semble toutefois nécessaire de nous pencher sur l’écart entre l’importance accordée aux résultats des sondages et leur valeur réelle, effective. Ce fossé est très large.

Les sondages d’opinion sont devenus des faits politiques de premier ordre. Les politiques adaptent leur comportement lorsqu’ils apprennent que les instituts de sondage sont à pied d’œuvre. Ils tentent d’obtenir en primeur les chiffres auprès de journalistes amis pour pouvoir, en temps utile, planter le poignard dans le dos de la bonne personne en interne si les résultats s’avèrent décevants.

Enquête ‘De Stemming’ : les Flamands sont-ils devenus moins Belges qu’avant ?

Dès que le sondage est publié, les analystes et les politiques ajustent immédiatement leur position. Depuis plusieurs jours, le déclin du CD&V et l’incapacité de son président à inverser la tendance font la une de tous les journaux et émissions de télévision. La démission de Joachim Coens est, à vrai dire, inédite : c’est en effet la première fois qu’un président de parti présente sa démission à la suite du résultat d’un sondage. En l’occurrence, à la suite de l’opinion exprimée par les 67 personnes qui ont répondu à une enquête en ligne.

« C’est la première fois qu’un président de parti présente sa démission à la suite du résultat d’un sondage »

Il y a de très bonnes raisons historiques, sociodémographiques et politiques de penser que la démocratie chrétienne flamande est en difficulté. Il y a également de bonnes raisons de penser que Joachim Coens n’est ou n’était pas l’homme qu’il fallait à la tête du parti. Mais un sondage d’opinion – qu’il s’agisse de cette combinaison de médias ou d’une autre – n’en est pas une.

À titre d’exemple, dans le sondage fatal, le CD&V a obtenu un score dramatique de 8,7 %. Mais cette enquête avait été réalisée en mars, exactement au même moment que le sondage concurrent de Het Laatste Nieuws et VTM, où le CD&V avait obtenu un résultat un peu moins effroyable de 11,3 %. Un constat qui donnait encore des perspectives à Joachim Coens !

Le cd&v peut-il arrêter sa chute ?

Pour les éditeurs, les sondages sont des investissements coûteux qui doivent rapporter un maximum. Pour y parvenir, il est préférable d’obtenir des résultats spectaculaires, qui font la une des journaux pendant plusieurs jours. C’est ainsi que l’« opinion » des Flamands sur les personnes ayant des origines différentes a fait l’objet d’une polémique.

Cette opinion est évaluée sur la base de questions scientifiquement très douteuses concernant des personnes qui peuvent ou non être nées dans « notre » pays et « adopter notre culture et nos coutumes ». Ce « notre » trahit un énorme parti pris sur le « nous » et le « eux » de la part des chercheurs eux-mêmes. Il sous-entend que les citoyens aux racines étrangères ne pourraient de toute manière jamais faire partie de ce « nous ».

Au moins une question reste en suspens dans ce sondage d’opinion : comment est-il possible que des professeurs des prestigieuses universités que sont l’UAntwerpen et la VUB aient pu donner leur bénédiction académique à cette démarche ?

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