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19·12·18

Charles Michel mérite mieux

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Annika Haas (EU2017EE) CC BY 2.0 (Flickr)

Ce mardi soir aura donc été marqué par le départ, par la petite porte, du Premier ministre Charles Michel, délaissé non seulement par l’opposition, mais aussi par l’un de ses deux derniers partenaires d’un gouvernement de coalition déjà très décimé. Un discours de la dernière chance que l’Open Vld n’aura pas daigné applaudir.

Son allocution était pourtant sans précédent : une main tendue par le chef d’un gouvernement minoritaire de centre-droit en vue de mener, avec l’opposition, une politique de centre-gauche. Du jamais vu. Pendant près d’une heure, Charles Michel a maintenu ce grand écart de l’extrême, un pied dans l’accord gouvernemental de droite, l’autre cherchant désespérément un soutien à gauche. Un exercice politique de haut vol, couplé à un périlleux numéro de voltige sur le fil fragile de la crédibilité. Allez donc expliquer pareil changement de cap, après quatre ans, à un public pas spécialement bienveillant !

Et pourtant, par moments, son discours en était presque convaincant.

Si les socialistes l’ont très tôt recalé, il nous revient que Groen lui accordait encore quelque crédit. Mais quand Gwendolyn Rutten, présidente des libéraux flamands, a twitté qu’il convenait de faire preuve d’une plus grande audace et de poursuivre la politique actuelle, la cause était entendue.

Le gouvernement Michel et ses partenaires de coalition ne sont hélas jamais parvenus à ficeler le moindre plan crédible après le départ de la N-VA. Le Premier ministre a chuté quand l’hémicycle a compris que cet ultime effort n’avait pas fait l’objet d’une concertation en profondeur, ni avec l’opposition ni avec les partenaires du gouvernement. Même au sein du MR, il semblerait que plusieurs aient été frappés d’étonnement.

L’homme de Wavre mérite mieux que cette triste sortie de scène. Pendant quatre ans, Charles Michel a rempli de façon irréprochable son rôle d’intendant du gouvernement. À diverses reprises, alors que d’aucuns prédisaient que son équipe ne parviendrait jamais à rien, il a trouvé un compromis pour satisfaire les éternels insatisfaits, la N-VA et le CD&V en tête. Le fameux « tax shift », réduction fiscale historique pour les particuliers et les entreprises, aura certes été le seul vrai coup d’éclat de ce gouvernement, mais bien d’autres nœuds gordiens auront été tranchés. Laissant à ses partenaires de Flandre les déclarations émotionnelles et les critiques acerbes, Charles Michel aura joué à merveille son rôle de conciliateur technocrate.

Il ne s’avouera finalement vaincu qu’en raison du malheureux timing du Pacte migratoire, sur lequel il s’était engagé, avant que la N-VA ne comprenne, sur le tard, tout le potentiel politique de ce dossier explosif. Charles Michel n’a ensuite jamais pu reprendre le contrôle. Les sondages indiquent que les électeurs francophones ne remercieront pas le Premier ministre pour les efforts consentis au cours de ces quatre dernières années. Dommage. « Hij verdient beter », il mérite mieux (en français dans le texte, ndt).

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