L’odeur pénétrante qui empeste dans une grande partie d’Anvers n’est pas normale. Et l’absence d’une bonne communication aux citoyens l’est encore moins. En soi, il n’y a rien de honteux à ce que les pompiers, l’administration communale ou le port ne trouvent pas tout de suite une explication à la puanteur ambiante. Si au moins les pompiers effectuaient tous les prélèvements possibles, même sans trouver de particules anormales, on ne pourrait pas reprocher aux services de secours de ne pas avoir tiré la sonnette d’alarme. Dans le passé, l’entreprise portuaire a également fourni des efforts considérables dans la détection précoce de particules nocives. Elle a par exemple installé environ cinquante capteurs olfactifs électroniques qui peuvent prélever des échantillons à distance, permettant ainsi d’analyser rapidement les substances toxiques. Trente capteurs supplémentaires suivront sous peu. Le port d’Anvers en comptera alors deux fois plus que Rotterdam, qui dispose d’à peine 41 de ces appareils intelligents.
Un problème récurrent
Or ce n’est pas parce que les indicateurs du port et les pompiers n’ont pas fourni de résultats préoccupants, que la situation ne l’est pas. Surtout lorsque l’on prend la peine de discuter avec des habitants du nord d’Anvers. « Ce n’est pas la première fois qu’une odeur désagréable se dégage, mais la situation est devenue récurrente au cours de ces derniers mois. À chaque fois, la nuisance dure quelques heures », explique un riverain. Une autre habitante du quartier précise que l’odeur lui cause des migraines, tandis qu’un troisième intervenant a l’impression de vivre en face d’un réservoir de pétrole.
Bien entendu, aucun endroit n’est à l’abri de relents pestilentiels. Mais ici, il s’agit d’une odeur qui revient régulièrement, qui est tenace et probablement tout sauf naturelle. Il est difficile à croire que qu’une entreprise du port ne soit pas à l’origine de la puanteur.
Place à l’action, et à la communication
Outre une enquête approfondie, il convient à présent de mettre les bouchées doubles dans la communication. Pour les Anversois, le port est source d’emploi et de fierté, et il confère un statut international à la ville. Il n’empêche qu’il doit également engager le dialogue lorsqu’il est potentiellement à l’origine de choses moins reluisantes. Envoyer une lettre ou e-mail à tous les Anversois, en indiquant clairement toutes les mesures prises pour détecter la cause du problème, ne serait pas un luxe superflu. La ville et le port doivent à présent montrer qu’ils prennent le problème au sérieux, histoire de ne pas donner aux habitants le sentiment que le linge sale est simplement dissimulé sous le lit.