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17·10·16

Budget 2017 : Calcul électoral et manque de courage politique

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) Tumisu

La « crise » traversée par le gouvernement Michel à cause du différend sur la taxe sur les plus-values ferait presque oublier la facilité avec laquelle les partenaires de la coalition se sont mis d’accord sur les nouvelles mesures budgétaires.

Certes, les partis de la coalition ont eu du fil à retordre avec la réforme de l’impôt des sociétés et la taxe sur les plus-values des actions, deux des mesures destinées à trouver les milliards nécessaires au bouclage du budget 2017. Mais pour le reste, l’exercice budgétaire aurait été relativement facile.

Plus de 3 milliards d’euros ont été trouvés sans recourir à d’importantes augmentations fiscales ou à des mesures douloureuses, même si certains ont tendance à dramatiser la moindre coupe budgétaire. Et une part importante des économies qui seront réalisées porte sur la sécurité sociale, en dépit de l’impossibilité de puiser encore dans une manne déjà vide. L’exercice budgétaire n’aura donc pas nécessité les grands remèdes tant redoutés.

Mais cela n’a rien d’une prouesse. Structurellement, les finances publiques sont toujours dans l’impasse. La prestation devrait tout au plus suffire à obtenir un satisfecit de la part de la Commission européenne. Le gouvernement s’offre un nouveau sursis, au moins jusqu’au prochain contrôle budgétaire de mars 2017 et certainement jusqu’aux prochaines négociations du budget 2018. Il sera à nouveau confronté à des dépenses imprévues et au rendement décevant de ses recettes prévisionnelles. Et il devra donc à nouveau chercher de l’argent pour combler les trous. Nous vivrons alors un nouvel exercice d’improvisation, entrepris vaille que vaille, à la sauve-qui-peut. À y réfléchir, les partis du gouvernement ont donc surtout été incapables de prendre des mesures structurelles pour garantir la pérennité de nos finances.

Il est vrai que pour y parvenir, il faut un minimum de courage politique et ils n’en ont pas. En raison du morcellement du paysage politique et de la grande « mobilité » des électeurs, les partis se tiennent à carreau. Ils n’osent pas regarder l’avenir en face, ils surveillent constamment leurs arrières, s’assurent que leur base approuve chacune de leurs décisions. Et puis, la Commission européenne ne fait plus preuve de sa fermeté d’antan vis-à-vis des budgets de ses États membres. La Belgique n’a plus sa propre monnaie et elle ne peut plus être mise sous pression lorsque le gouvernement ne répond pas aux attentes européennes. Sans parler du taux en vigueur sur les fonds publics belges, enterré sous l’épaisse couche d’argent bon marché de la BCE.

Dans ces conditions, le gouvernement Michel, comme tous les autres gouvernements avant lui, ne peut que se réjouir de ce sursis et d’avoir une nouvelle fois évité des réformes structurelles qui deviendront à terme inévitables. Mais à l’évidence, cette approche n’a rien d’une politique forte et n’est en rien orientée vers l’avenir.

 

 

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