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Bataille climatique entre la Flandre et le fédéral: le paradoxe vert
11·11·21

Bataille climatique entre la Flandre et le fédéral: le paradoxe vert

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) veeterzy

Dans le débat sur la centrale au gaz qui doit voir le jour à Vilvorde, le problème se situe principalement au fédéral. Le gouvernement De Croo s’est en effet fixé deux objectifs simultanés : la sortie du nucléaire d’une part, et la mise en œuvre d’une politique climatique de l’autre.

Les gouvernements flamand et fédéral entrent en collision frontale pour des raisons écologiques au moment où, ironie du sort, le climat et l’énergie sont en tête de leurs agendas politiques respectifs. L’exécutif fédéral estime que les objectifs climatiques flamands ne sont qu’une modeste pierre à l’édifice dans la lutte contre le réchauffement de la planète. De son côté, Zuhal Demir (N-VA), ministre flamande de l’Environnement, vient de refuser le permis pour l’ouverture d’une centrale au gaz à Vilvorde, invoquant des émissions de CO2 et d’azote trop élevées, alors que cette centrale est un pion essentiel dans la sortie du nucléaire à l’échelle fédérale.

Zuhal Demir s’en remet à des arguments juridico-techniques, mais la discussion va en réalité bien au-delà. La politique s’apparente souvent à un chemin de fer : un train peut en cacher un autre. En l’occurrence, l’argument juridique peut dissimuler un combat politique.

Se pose la question de savoir pourquoi les deux niveaux de pouvoir s’entrechoquent. Ne serions-nous pas en droit d’espérer, au sein d’un État fédéral mûr membre de l’Union européenne, que chaque gouvernement, bien qu’empruntant des chemins différents, aille dans la même direction ?

Aussi étonnant que cela puisse paraître, il semblerait pourtant que ce soit bel et bien le cas. Nourri d’une grande ambition, le gouvernement fédéral tente de suivre le programme climatique européen, baptisé Fit For 55. Le gouvernement flamand, pour sa part, s’applique également à respecter les directives européennes en matière d’émissions d’azote. Une attitude qui, outre l’argument climatique lié au CO2, a joué en défaveur de la centrale au gaz de Vilvorde.

À y regarder de plus près, il apparaît clairement que la sortie totale du nucléaire constitue le nœud du problème. C’est là tout le paradoxe de la politique fédérale, qui court après deux objectifs écologiques en même temps : la transition énergétique et l’élaboration d’un plan climatique.

Ce dédoublement ne cesse d’aggraver le problème jour après jour. En politique, il est possible de poursuivre des objectifs qui se heurtent mutuellement, pour autant qu’ils ne soient pas poussés à l’extrême. Car au fond, un compromis consiste à dépouiller des idées de leur radicalité afin de les rendre réalisables et conciliables en pratique.

Dans la lutte contre le réchauffement climatique et la sortie du nucléaire, la difficulté réside justement dans le fait qu’il s’agit de deux idées politiques poussées à l’extrême. Il ressort chaque jour du sommet climatique de Glasgow que nous devons multiplier nos efforts pour limiter les dégâts. Dans le même temps, le gouvernement fédéral s’en tient à son plan de fermeture des deux dernières centrales nucléaires du pays – sauf problèmes d’approvisionnement.

Or la sécurité d’approvisionnement est actuellement le nerf de la guerre. Tout y conduit. Ici, la question ne se limite pas au simple conflit entre gouvernements flamand et fédéral à propos de la centrale au gaz de Vilvorde. Il s’agit également de mettre sur pied une communication aussi transversale que cruciale à l’égard du citoyen : comment le convaincre de ne plus se chauffer au gaz et de passer à l’électrique alors que l’État a tout juste décidé de produire de l’électricité à grande échelle grâce au gaz ?

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