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07·10·15

Anvers a-t-elle vraiment changé sous De Wever?

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) commons.wikimedia.org

Luc Van Der Kelen
Auteur⸱e
Jonathan Moskovic
Traducteur Jonathan Moskovic

Si Bart De Wever venait à se lasser de son maïorat, qu’il se rassure, il tient déjà son successeur : Koen Kennis, échevin et membre du « clan ». Celui-ci s’est rendu l’auteur d’une citation qui fera à n’en pas douter partie des phrases cultes de l’année : « Saint Nicolas sera bientôt à Anvers, accompagné de ses pères fouettards. Tout le monde est le bienvenu, même les enfants néerlandais » (NDLR: aux Pays-Bas, un mouvement antiraciste a décrété l’an dernier que Père Fouettard était un symbole de l’esclavage. En Flandre aussi, la question a fait l’objet d’une vaste polémique). Ces propos ont été publiés sur le site du plus grand quotidien néerlandais. Par le passé, seule une revue satirique anticonformiste aurait osé tenir ce type de discours. Mais aujourd’hui, ils reflètent simplement la position du plus grand parti du royaume. Du politiquement pas du tout correct, qui ne dépasse toutefois jamais la ligne rouge. De l’humour anversois, dirons-nous.

Ce type de déclaration incarne la N-VA à la perfection. La communication, c’est le point fort du parti et de son président : elle y est élevée au rang de stratégie politique. La N-VA reste imbattable sur ce terrain. En septembre, Bart De Wever a fait des sorties quasi-quotidiennes pour flatter la frange de centre-droit de son électorat. En septembre donc, le mois de la rentrée politique et des premiers sondages électoraux. On comprend mieux.

Cette année, c’est Anvers qui se retrouve au centre de la stratégie de communication du parti. Pourquoi  ? Parce que les prochaines élections seront communales. Gagner 2018 revient à gagner aussi 2019. Oui, je sais, vous allez me dire que nous avons encore le temps de voir venir. Mais il se trouve que Bart De Wever, lui, n’est pas de cet avis. 2018, ce sera son année et l’année de sa ville, et il n’est donc jamais trop tôt pour commencer.

Quelle est la situation à Anvers ? Le bourgmestre arrive à mi-mandat. J’habite en périphérie, où je suis venu chercher un peu d’air frais et de verdure, mais je m’y rends tous les jours. Je n’oserais pas affirmer que la ville a connu un changement radical. Il y a plus de policiers, ça oui. Avec leurs minibus, ils sont plus visibles en rue, mais ils n’en sortent pas souvent. L’accent placé sur la sécurité frôle parfois l’obsession. La frustration des automobilistes est présente tous les jours sur le Ring, comme avant. Bon, ce n’est pas non plus la faute du bourgmestre.  Encore un an comme ça et la Sinksenfoor, la fête foraine annuelle, déménagera sur un terrain désaffecté de la SNCB. Et les cyclistes reçoivent désormais eux aussi des contraventions.

Après trois ans de De Wever, la vie à Anvers suit donc finalement son cours. Nous allions sentir la force du changement. En réalité, il est surtout question de continuité. Il en va ainsi en politique. Pour voir un peu d’action, revenez tous les cinq ans. À Anvers, De Wever a surtout polarisé le débat politique. Ça, c’est sûr, tout le monde le ressent. L’autre jour, je discutais avec des amis. « Des étrangers vont venir s’installer dans notre quartier », a dit l’un. Des étrangers ? Un couple de Polonais, qui passent leurs journées à gagner leur croûte. Mais par les temps qui courent, tout ce qui est un peu étranger est aussi un peu suspect. Il serait bien que le bourgmestre essaye de dissiper ces craintes, au lieu de les instrumentaliser à des fins de propagande au service de son parti.

Article de Luc Van Der Kelen sur Het Laatste Nieuws

Traduit du néerlandais par Jonathan Moskovic

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