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21·02·18

Le nouveau parti des animaux a-t-il ses chances?

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(c) Envato Elements

Avec « DierAnimal », l’échiquier politique belge compte désormais un nouveau parti animaliste. Bilingue et unitaire, il s’inspire du succès relatif du Partij voor de Dieren, le Parti pour les Animaux des Pays-Bas. Mais une telle formation a-t-elle réellement une chance de réussir dans notre pays ?

« Bart De Wever est venu chez moi quelques fois. On devait alors enfermer notre labrador dans le garage, car il n’aime pas trop les chiens. » Relatée dans Humo par Kris Peeters, figure de proue du CD&V, l’anecdote peut paraître triviale, mais elle a fait bondir le président de la N-VA, qui a réagi sur Twitter, piqué au vif. Un responsable politique de premier plan accusé de détester les chiens : il ne pouvait pas laisser passer cela. Ce « Duffy gate », du nom du chien en question, montre bien à quel point la question du bien-être animal est sensible.

« Mon portefeuille englobe toute une série de questions, du tourisme dans la périphérie flamande de Bruxelles au bien-être des animaux. Mais si mes e-mails doivent servir de baromètre, c’est clair : aucun autre sujet ne me vaut autant de messages que le bien-être animal », confirme le ministre flamand Ben Weyts (N-VA). « Il y a des années, à la question “Aimez-vous les animaux”, on répondait, sur un ton un peu macho : “Bien sûr, de préférence saignants”. Ce genre de plaisanteries est devenu très rare, la situation a beaucoup évolué. » Au Parlement aussi, le thème mobilise : entre 2015 et 2017, Ben Weyts a reçu pas moins de 232 questions écrites et 90 questions orales. Des députés qui vont jusqu’à s’inquiéter des vêtements pour animaux et du traitement cruel réservé aux vers à soie. C’est que cet enjeu présente un certain potentiel politique : selon une étude réalisée par De Cijferij auprès de deux mille Flamands en 2014, la vision politique du bien-être animal pourrait faire basculer le vote de 67 % d’entre eux.

Le Boudewijn Seapark doit fermer

Avec DierAnimal, notre pays compte désormais un parti véritablement axé sur la question du bien-être animal. Coïncidence ou non : aujourd’hui, c’est encore une autre formation animaliste qui vient solliciter les suffrages des Flamands – Welzijn van Mens en Dier (WM&D), littéralement le « Bien-être humain et animal ». Mais a-t-on réellement besoin d’un parti des animaux distinct ? Chaque région dispose d’un ministre compétent en la matière et les partis existants s’emparent tous de la thématique. En Flandre, majorité et opposition se sont récemment mises au diapason pour boucler l’épineux dossier visant à interdire les abattages sans étourdissement. « Et pourtant, nous sommes nécessaires », réplique Peter Verhaegen, du parti DierAnimal, créé par une poignée d’illustres inconnus. « Ces ministres sont issus de partis qui, par le passé, ne se sont jamais souciés des animaux. Ce n’est que lorsqu’un scandale éclate qu’il se mettent en mouvement. » Voici quelques-uns de ses combats : tous les abattoirs doivent être équipés de caméras de surveillance, il faut mettre sur pied une police des animaux, les tests en laboratoire doivent être réduits au minimum, les cirques doivent cesser d’exploiter les animaux et le parc Boudewijn Seapark doit fermer.

0,06 % des voix

Les partis animalistes belges prennent exemple sur le Partij voor de Dieren (Parti pour les Animaux), qui connaît un certain succès aux Pays-Bas. Avec un score de 3,5 %, il a en effet obtenu cinq sièges à la Seconde chambre l’année dernière. Mais chez nous, il faut passer la barre des 5 % pour siéger au Parlement. Ce qui n’est pas évident. Certains s’y sont d’ailleurs déjà essayés. Pour les élections flamandes de 2004, un parti animaliste a été créé à Anvers autour de la figure de Joyce De Troch. Résultat : elle n’a obtenu que 0,06 % des voix. Président de GAIA, Michel Vandenbosch est également d’avis que DierAnimal devra faire ses preuves. À l’inverse, Hermes Sanctorum, député flamand et fervent défenseur de la cause animale, reste optimiste sur les chances de réussite de cette nouvelle formation. « Il y a quinze ans, j’aurais dit qu’ils allaient droit dans le mur et qu’ils n’obtiendraient jamais un siège. Mais aujourd’hui, ce n’est plus impossible. Même le Portugal a élu un député issu d’un parti animaliste. Et quoi qu’il en soit, ils peuvent à tout le moins faire pression sur les positions des partis existants. »

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