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15·12·16

Les cinq bombes à fragmentation de l’Union européenne

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(c) Denzel

Un agenda faussement calme attend les dirigeants de l’UE qui se réunissent aujourd’hui à l’occasion du sommet européen. La profonde crise qui frappe l’UE n’est pas à l’ordre du jour. Pourtant, cinq bombes à fragmentation menacent de briser la quiétude ambiante.

Pour combien de temps encore l’Europe s’obstinera-t-elle à fermer les yeux face aux méthodes autoritaires du président turc Recep Rayyip Erdogan ?

Le sommet européen sera bouclé en une seule journée. Ajoutez-y un dîner pour 27 personnes et l’absence du Premier ministre britannique Theresa May. La fragmentation interne et la montée du populisme en Europe seront ainsi soigneusement évitées. Seuls certains aspects pas trop brûlants de la politique de migration et de sécurité seront abordés. Il n’empêche que la table des négociations est posée en terrain miné.

1 Turquie

L’accord migratoire conclu avec la Turquie est efficace : les réfugiés qui débarquaient par marées arrivent désormais au compte-gouttes. Mais pour combien de temps encore l’Europe s’obstinera-t-elle à fermer les yeux face aux méthodes autoritaires du président turc Recep Rayyip Erdogan suite au coup d’État de la mi-juillet? Avant-hier, le ministre autrichien des Affaires étrangères a bloqué un projet de conclusions à propos du processus d’adhésion de la Turquie, qu’il entend geler. Les autres États membres de l’UE veulent éviter tout bras de fer avec Ankara et prônent l’envoi d’un “signal”.

2 Ukraine

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, réclame une déclaration juridiquement contraignante des dirigeants de l’UE pour que l’accord avec l’Ukraine ne mène pas à plus d’aide financière, à un afflux de personnes, à un soutien militaire et encore moins à une adhésion à l’UE. Les pays d’Europe de l’Est voisins de l’Ukraine font obstruction car ils estiment ces revendications « trop négatives ». Ils veulent tout du moins laisser la porte ouverte à l’Ukraine en vue d’une adhésion.

3 Chine

Depuis le week-end dernier, la Chine est membre autoproclamé de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), mais l’Europe n’y est pas tout à fait prête. Certes, les pays de l’UE ont approuvé ce mardi une série d’instruments visant à exclure les pratiques commerciales déloyales. Une imposition à l’importation peut être utilisée à titre dissuasif afin de lutter contre le dumping. Or les Pays-Bas et le Royaume-Uni, qui taxent la mesure de protectionniste, défendent-ils encore cet accord ?

4 Italie

L’Italie bloque la révision du budget pluriannuel de l’UE. En échange d’une approbation, Rome souhaite plus de moyens pour lutter contre l’immigration et implore de l’indulgence face aux problèmes budgétaires italiens.

5 Les postes à pourvoir

Le président du Parlement européen, Martin Schulz, quitte ses fonctions pour se consacrer à la politique allemande. Son successeur sera élu en janvier. Tous les groupes parlementaires propulsent leur candidat dans l’arène. Les socialistes font même sauter la grande coalition avec les chrétiens démocrates dans l’hémicycle européen. Les jeux sont plus ouverts que jamais pour la succession de Schulz. Pour arriver à ses fins, un candidat aura besoin du soutien d’une majorité confortable et de tous bords.

Le PPE, formation de centre-droit, a présenté ce lundi Antonio Tajani, un Italien de l’écurie de Silvio Berlusconi. Il a remporté les suffrages face à trois autres candidats. Les conservateurs du CCE ont désigné Helga Steven (N-VA) et les socialistes ont quant à eux placé leurs espoirs en Gianni Pittelli, leur chef de groupe. De même, Guy Verhofstadt, chef de file des libéraux, entre officieusement dans la danse. Celui-ci brigue également d’autres hautes fonctions au sein du Parlement européen.

Il est très probable que les chefs d’État européens soient entraînés vers le sujet ou qu’ils aillent jusqu’à tenir un débat plus large à propos des hautes fonctions de l’UE. Les présidents de la Commission, Jean-Claude Juncker, et du Conseil, Donald Tusk, sont tous les deux dans les rangs du PPE. Aux yeux des autres partis, un troisième poste-clé serait excessif.

 

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