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25·04·16

Le clash entre CD&V et N-VA persiste en Flandre

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(c) VRT Nieuws

Dimanche, sur le plateau du « Zevende dag », Wouter Beke et Liesbeth Homans se sont montrés particulièrement complaisants l’un envers l’autre, après une longue semaine de querelles. A la fin de l’émission diffusée par la télévision publique flamande, les deux responsables politiques se sont même engagés à mener ensemble une « politique du nous ».

Micheline Goche
Traducteur⸱trice Micheline Goche

Une sérieuse épreuve de force se joue entre le CD&V et la N-VA à propos des nouveaux arrivants. Wouter Beke, le président du CD&V, reproche fortement à la ministre de l’Intégration Liesbeth Homans son discours « nous-eux». L’intéressée réagit violemment.

Wouter Beke se fait du souci et d’après lui, « il n’est pas le seul au sein de son parti ». Il a déclaré dernièrement : « on peut à nouveau lire le discours tenu ces dernières semaines par la N-VA dans l’article d’opinion de la ministre Liesbeth Homans. Nous devons engager un vrai débat sur la pertinence de ces propos ».

Et cette ligne de la N-VA pose des problèmes à son partenaire de la coalition, le CD&V. De gros problèmes. A tel point que le président a pris la plume pour exposer son point de vue au journal De Standaard et qu’il a accordé à Villa Politica une interview dans laquelle il met sérieusement à mal son partenaire flamand de la coalition. « Je vois une tendance à la polarisation, une position systématique de « nous-eux ». Ce qui est tout à fait opposé à notre manière idéologique de voir les choses. Et nous tenons à être très précis sur ce point. »

« Le raisonnement de Homans rappelle celui de Theodore Dalrymple, qui disait : ‘si vous avez des problèmes, cela relève de votre propre responsabilité. C’est à vous de les résoudre’. Selon moi, il y a non seulement la notion de responsabilité personnelle, mais il faut aussi tenir compte de la société. »

Ce n’est pas la première fois que les deux principaux partenaires de la coalition s’affrontent. En tout cas, sur des sujets tels que l’intégration et les nouveaux arrivants. Il y a des mois que la N-VA émet des critiques acerbes sur la politique de la chrétienne-démocrate Angela Merkel et son « Wir Schaffen Das » (Nous y arriverons, ndlr), que le CD&V défend précisément. 

«Un beau débat est lancé »

Homans n’est pas sous pression, comme elle l’a dit lors d’un entretien avec Newsmonkey. « En suscitant, en tant que ministre, la réaction d’un président de parti, j’ai lancé un beau débat non ? De plus, le fait qu’un partenaire de la coalition ait un autre avis que le mien ne me pose aucun problème. C’est parfois le cas de mon président aussi. Wouter peut, tout comme moi, écrire des articles d’opinion. »

« Mais ce que je ne comprends pas, c’est la sémantique que l’on trouve dans le discours de Beke. Pourquoi utilise-t-il encore le terme de « nouveaux arrivants » ? Il s’agit très souvent d’une troisième génération, de personnes dont les grands-parents ont émigré ici. En outre, il parle de « différentes communautés ». Quand on arrive en Flandre, on rejoint une communauté, dont on va faire partie. On peut conserver ses propres caractéristiques, mais on ne crée pas une autre communauté. »

Et, selon Homans, la « problématique » est encore bien plus profonde. «Tout comme Groen et le sp.a, le CD&V décourage, en fait, la politique d’intégration. Il dit, en effet : ‘on ne vous donne aucune chance, on vous refuse sur le marché du travail, on vous refuse dans la société, qui est raciste’. C’est exactement le type de politique lénifiante que je rejette. Si vous vous contentez de dire qu’il y a beaucoup de racisme, vous donnez un mauvais signal. »

Et Homans lance encore cette pique au CD&V : « Notre politique flamande de l’intégration est horizontale, chaque ministre y a sa responsabilité. Ainsi, l’enseignement est la compétence de la ministre Hilde Crevits (CD&V), les chances de formation sont sa mission. Le ministre Jo Vandeurzen (CD&V) a la charge des soins de santé, le ministre Philippe Muyters (N-VA) celle du marché du travail. Mettre tout cela dans le même sac ne fonctionne pas. Beke ferait mieux de se demander d’abord où sont les différentes responsabilités. »

Du même coup, la coalition du gouvernement flamand confirme son image de « kibbelkabinet », de foire d’empoigne. Et c’est aussi avec une certaine résignation que les discussions sont poursuivies. La tension entre le CD&V et la N-VA est connue depuis longtemps. Quant à savoir si la coalition est, pour autant, vraiment mise en doute ? « On ne sait jamais si on arrivera au bout du chemin », ajoute Beke.

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