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20·01·16

La Belgique a-t-elle créé un système d’apartheid?

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) Tijl Vercaemer

Thomas Lecloux
Traducteur⸱trice Thomas Lecloux

Paul Jacobs, l’ancien patron du Comité P (le comité permanent de contrôle des services de renseignement), craint un « apartheid » belge. « J’ai un peu peur d’utiliser ce terme, mais je pense que nous vivons dans un système d’apartheid. Il y a de véritables ghettos. Et ce qui est plus important et plus dangereux encore que l’absence de vivre-ensemble, ce sont les ghettos mentaux. »

C’est ce qu’affirme Paul Jacobs, l’ancien homme fort du Comité P, dans une interview à BBC World. La chaîne d’information est venue en observation dans notre pays pour voir comment s’y passe l’intégration des nouveaux arrivants.

Une police blanche

En visite d’une formation de police, le reporter constate qu’il n’y a que des blancs. De fait, pour un Britannique, il y a de quoi être surpris : au Royaume-Uni, il n’est pas anormal de voir un agent de police portant le turban sikh au lieu du casque traditionnel. Une seule policière en formation est d’origine marocaine, et ses déclarations causent de l’agitation dans la classe quand elle dit comprendre que de jeunes musulmans se tournent vers le djihad.

La BBC constate également que la Belgique est proportionnellement le pays d’Europe d’où partent le plus de combattants en Syrie. Paul Jacobs juge excessive la réaction du groupe aux déclarations de la jeune femme, mais il en comprend la raison. « C’était la première fois qu’ils parlaient à quelqu’un d’origine marocaine », dit-t-il. Nous ne savons pas si cette affirmation est exacte ou non, mais le journaliste de la BBC la trouve saisissante, étant donné que plus d’un quart de la population bruxelloise est musulmane. À Anvers, une ville où un habitant sur six est de religion islamique, seuls 22 officiers de police sur 2 600 ne sont pas blancs.

La faute de la frontière linguistique

Selon Jacobs, la division communautaire est une des causes de cette situation.

« Nous parlons toujours les uns des autres en termes négatifs. ‘Les Flamands travaillent dur, les Wallons sont paresseux !’ Nous pensons constamment dans une logique de nous face à eux, même entre Belges. C’est aussi pour cela que nous considérons les blancs comme des vrais Belges et les autres comme des nouveaux venus, même si les Marocains et les Turcs vivent ici depuis trois générations. L’avenir de notre vivre-ensemble est un grand point d’interrogation », conclut Jacobs.

L’article en V.O de Harry De Paepe pour Doorbraak 

Traduit du néerlandais par Thomas lecloux

Consultez également l’article de la BBC: « Has Belgium created a system of apartheid? »

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