Drogenbos est l’une des six communes à facilités de la périphérie bruxelloise. Il y a peu, une annonce a été publiée dans le magazine d’informations bilingue de Drogenbos afin d’appeler les citoyens francophones à s’enregistrer en ligne afin de recevoir leurs documents administratifs en français. Cet appel constituant à l’évidence une violation de la législation linguistique, Klaas Slootmans, député flamand Vlaams Belang, a interpelé le ministre Bart Somers (Open VLD), en charge des Affaires intérieures, afin que celui-ci intervienne.
Les registres linguistiques sont illégaux dans les communes à facilités
« Un registre linguistique permettant aux habitants francophones de s’inscrire une seule fois afin de recevoir toutes les communications communales en français va à l’encontre de la circulaire Peeters », explique Slootmans. Cette circulaire, pour rappel, indique que tout habitant francophone d’une commune à facilités a le droit de demander un exemplaire en français d’un document une fois qu’il l’a reçu en néerlandais. Cette demande doit donc se faire pour chaque nouveau document.
« Je voulais savoir si le ministre Somers se rangeait sans réserve derrière cette circulaire et s’il était prêt à intervenir contre la commune de Drogenbos. Il est illégal d’établir un registre linguistique et de distribuer des magazines d’informations bilingues. Ces pratiques dégradent les communes à facilités pour en faire des communes bilingues, déclare le député VB. Les communes à facilités se situent en territoire flamand, ce qui implique un respect de la loi sur l’utilisation des langues. »
Les facilités, qui étaient vouées à disparaître, furent mises en place pour aider les francophones à s’intégrer. « Après 57 ans de facilités, nous pouvons nous attendre à ce que l’intégration soit accomplie. » Et Slootmans de poser la question : « Comment les facilités vont-elles disparaître si nous n’y mettons pas fin nous-mêmes ? » La loi est claire. Ces communes sont et seront toujours flamandes, malgré les statistiques de Kind en Gezin (l’équivalent flamand de l’ONE) qui indiquent que seulement dix pour cent de leurs consultations dans ces communes se déroulent en néerlandais. Si nous n’y prenons pas garde, la tache allophone continuera de se répandre.
Le gouverneur mènera l’enquête
Bart Somers a annoncé, à la suite de l’interpellation du député VB, qu’il avait chargé le gouverneur du Brabant flamand de mener une enquête à ce sujet. Le ministre a répété que l’ancienne position du gouvernement flamand, à savoir l’adhésion sans réserve aux circulaires Peeters, restait en vigueur. Il a ajouté que « les facilités linguistiques doivent s’appliquer de manière extrêmement restrictive. Pour chaque contact avec la commune, les francophones doivent adresser une demande à l’administration communale afin d’être servis, s’ils le souhaitent, dans leur propre langue. » Dès lors, tout registre créé sur la base du rôle linguistique est, selon le ministre Somers, contraire à la législation linguistique.
Slootmans se réjouit de cette réponse. « Le mouvement flamand a assez lutté pour la conservation du caractère flamand de la périphérie bruxelloise. Je suis ravi que le gouvernement flamand maintienne sa position. » Slootmans est lui-même un enfant de la périphérie. « Tant que nous continuerons à raisonner dans un contexte belge, la seule manière de mettre fin au mépris des politiciens francophones et à leur façon de nous regarder de haut, c’est de leur parler la seule langue qu’ils comprennent, celle du pouvoir. »
Vous pouvez écouter l’intégralité de l’interview en néerlandais ici: