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Les politiques boivent-ils trop? La réponse selon De Wever
22·04·16

Les politiques boivent-ils trop? La réponse selon De Wever

La VRT, la chaîne de télévision publique flamande, vient de lancer Over Eten, une émission consacrée à l’alimentation saine. Bart De Wever, le premier invité de l’émission, y a insinué qu’on buvait encore beaucoup au Parlement fédéral.

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(c) Mathilde Vangheluwe 

Thomas Lecloux
Traducteur⸱trice Thomas Lecloux

La politique et l’alcool continuent de former un cocktail périlleux. S’il est en partie vrai que l’on boit toujours beaucoup rue de la Loi – comme l’affirme Bart De Wever – la situation s’est énormément améliorée. « La légende des beuveries est loin derrière nous », assure le vieux briscard Herman De Croo (Open VLD).

Mathilde 23-04-2016

« Un des plus grands défis du représentant politique reste de ne pas attraper une panse à bière ou à vin. » Le parlementaire SP.A et bourgmestre de Bruges Renaat Landuyt ne cherche pas de faux-fuyant à l’heure de commenter les déclarations faites par Bart De Wever dans la nouvelle émission de la VRT Over Eten. L’alcool est sans cesse présent dans la vie des hommes et femmes politiques : aux réceptions, aux lunches, aux banquets… et toujours avec la pression sociale qui les appelle à trinquer. « J’essaie toujours de changer de verre discrètement sans boire réellement, mais je ne veux pas non plus paraître asocial. » Pour Renaat Landuyt, le problème de l’alcool en politique ne s’est ni amplifié ni réduit avec le temps, mais son avis n’est pas majoritaire.

Il faut reconnaître que les anecdotes croustillantes de débauches bachiques sont moins fréquentes qu’autrefois. On se rappelle de feu Michel Daerden, le ministre PS qui était pratiquement toujours entouré d’effluves d’alcool et pour qui la Chambre ne programmait de réunions que le matin, parce que c’était trop difficile autrement. Ou de ces parlementaires qui devaient être traînés par deux collègues jusqu’à l’hémicycle pour aller voter.

Bière et vin gratuits

L’épicentre de la consommation d’alcool à la Chambre est la cafétéria, où seuls les députés sont admis et où la bière et le vin sont gratuits toute la journée. C’est Herman De Croo qui a introduit la bière et le vin à la Chambre à la fin des années 90. « Avant, c’était interdit, et beaucoup de parlementaires allaient au café. Depuis, il y a un plus grand contrôle social à la cafétéria, et on boit moins », explique-t-il.

Au Parlement flamand, l’ambiance est plus à l’ascèse – traduisez, selon certains, à l’ennui. À la Chambre, ce sont les jeudis et les longues séances de soirée qui présentent le plus de risques. Comme le vote des lois n’arrive qu’en toute fin de session, tous les députés doivent souvent attendre jusque tard dans la nuit. « Celui qui ne doit plus intervenir le soir, et n’a plus qu’à attendre de voter, a tendance à boire sa bière », indique un député libéral.

Mais malgré l’alcool, certains se fendent quand même d’un discours parfois enjoué. C’est comme ça que Christine Van Broeckhoven, professeure et ancienne parlementaire SP.A, a scellé sa place dans les annales de la gaffe politique en bredouillant une intervention sur l’interdiction de fumer lors d’un débat nocturne il y a quelques années.

Boire pour se donner du courage

Mais en toute honnêteté, la consommation d’alcool a fortement diminué dans le monde politique. Grâce à l’arrivée d’une nouvelle génération de parlementaires, mais aussi à l’afflux de femmes à l’assemblée. « C’est moins accepté socialement, et cette évolution s’est répercutée jusque dans la politique », affirme la parlementaire flamande Ann Brusseel (Open VLD). S’ajoute à cela que les représentants politiques ne veulent pas faire les gros titres pour des faits d’ivresse.

Le métier d’homme/femme politique reste néanmoins une profession à risque. Non seulement en raison des nombreuses réceptions, mais aussi parce que l’alcool est un remède en situation de stress. « Il n’est pas rare, par exemple, de prendre un petit verre pour se donner du courage avant de prononcer un discours – ou après, entre collègues, pour se remettre de ses émotions. » C’est pourquoi, aujourd’hui encore, certains parlementaires, et même certains ministres, ne parviennent pas toujours à résister à la tentation. Mais des beuveries ? Non. « Cette légende est loin derrière nous », assure Herman De Croo, un des rares à accepter d’en parler ouvertement. Sans qu’il existe une réelle omerta sur le sujet, on sent des réticences à cracher dans sa propre soupe. « Vous n’allez quand même pas me citer, hein », nous a-t-on envoyé à deux reprises par SMS hier.

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