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12·04·17

Homans-Demir: la N-VA n’est plus épargnée par ses partenaires

Il y a quelques semaines, la ministre N-VA Liesbeth Homans avait décidé de retirer la reconnaissance officielle accordée à une mosquée limbourgeoise en se basant sur des informations provenant de la Sûreté de l’Etat. Mais cette dernière a mis en doute son interprétation et tant l’opposition que certains membres des partis du gouvernement réclament des explications.

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Photo : Gouvernement flamand

Le CD&V n’en démord pas : pas question que la secrétaire d’État N-VA Zuhal Demir s’en sorte sans présenter d’excuses après avoir « averti » la Flandre que le parti chrétien démocrate soit devenu le « parti des musulmans ». Au niveau flamand, la ministre flamande Liesbeth Homans n’est pas épargnée non plus par ses partenaires de coalition dans le conflit qui l’oppose à la Sûreté de l’État. Cet agacement vis-à-vis de la N-VA n’est pas sans risque pour la stabilité des deux coalitions.

S’agit-il d’une énième bisbrouille, ou bien carrément d’une crise gouvernementale ? Le CD&V, en tout cas, ne se contentera pas du savon passé par le premier ministre Charles Michel (MR) à la dernière arrivée dans le gouvernement, Zuhal Demir, ni de la promesse de l’intéressée de faire plus attention dorénavant au choix de ses mots.

Dimanche soir, Mme Demir a tweeté : « En ce qui me concerne, l’incident est clos ». Mais le partenaire de coalition visé par ses déclarations ne l’entend pas de cette oreille. Dans le journal gratuit De Zondag, Zuhal Demir avait prétendu que le CD&V considérait les musulmans comme du « bétail électoral » et qu’elle voulait en avertir les Flamands. « Une secrétaire d’État qui met en garde la population contre un de ses partenaires de coalition, c’est un signe évident de méfiance », explique Steffen Van Roosbroeck, le porte-parole du CD&V. Le parti exige des excuses officielles.

Dans le cas contraire, « la secrétaire d’État ne doit pas s’attendre à ce que ses partenaires de coalition lui accordent leur confiance. » Zuhal Demir doit encore lire sa note d’orientation politique devant la Chambre, ce qui donnera au CD&V la possibilité (théorique) d’exprimer sa méfiance envers la secrétaire d’État, comme ne manquera pas de le faire l’opposition. Dans ce cas-là, il s’agirait à coup sûr d’une crise gouvernementale, pouvant donner lieu à une éventuelle chute du gouvernement.

Besoin de clés de lecture

Il est difficile de prévoir aujourd’hui la virulence de la réaction des chrétiens démocrates. Ce qui est certain, c’est qu’ils sont blessés et qu’ils en veulent à la N-VA, comme le démontre l’actualité de la commission Intérieur du parlement flamand. En effet, la ministre N-VA Liesbeth Homans y a essuyé une volée de bois vert de la part de la majorité même. Si la simultanéité des deux affaires relève du concours de circonstances, une chose est toutefois bel et bien certaine : les partenaires des deux coalitions en ont assez de subir sans arrêt les provocations des membres de la N-VA.

« Cela faisait des années qu’on n’avait plus vu, en Europe, de telles controverses entre une ministre et la Sûreté de l’État », a lancé le député Open Vld Bart Somers au parlement flamand. Et Koen Van den Heuvel, chef de groupe CD&V, d’ajouter subtilement : « Peut-être serait-il utile, à l’avenir, de procurer à certaines personnes des clés de lecture. »

Jaak Raes, le chef de la Sûreté de l’État, s’est aussi montré particulièrement acerbe envers Mme Homans. Par ses déclarations, « elle a sérieusement nui aux relations avec les services secrets turcs, ce qui entraîne des risques pour notre sécurité », a-t-il expliqué en coulisses.

Élections communales

Ces deux incidents s’inscrivent dans un contexte de nervosité à l’approche du scrutin communal. Les élections auront lieu à l’automne 2018, certes, mais elles pèsent déjà sur le gouvernement. Ainsi, la sortie de Demir et la réaction aussi ferme que rapide du président du CD&V Wouter Beke peuvent être vues comme les prémices de la campagne électorale limbourgeoise où Demir ambitionne de ravir l’écharpe mayorale au bourgmestre de Genk. Par ailleurs, la dernière affaire Homans concerne aussi un dossier local du Limbourg, à savoir le retrait de la reconnaissance d’une mosquée à Beringen.

L’impact actuel de cette lutte électorale locale ne présage rien de bon pour la stabilité des gouvernements. Au fédéral surtout, il va falloir batailler ferme dans les mois qui viennent, avec entre autres un exercice budgétaire particulièrement périlleux, le dossier de l’impôt sur les sociétés et l’indemnisation des coopérants d’Arco.

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