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Uber débarque en Flandre en pleine crise du secteur des taxis
13·11·20

Uber débarque en Flandre en pleine crise du secteur des taxis

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc) Free-photos via Pixabay

Depuis le 2 novembre, il est possible de commander un taxi Uber via l’application smartphone, où que vous soyez sur le territoire flamand. En réalité, les chauffeurs sont surtout disponibles à Anvers, Gand et Louvain. « Nous nous concentrons sur ces villes en raison de la forte demande qui y a été observée », explique Laurent Slits, responsable d’Uber Belgium.

Les compagnies de taxi traditionnelles ne manqueront pas de voir cette arrivée d’un mauvais œil. La venue du géant technologique américain à Bruxelles fin 2014 avait provoqué une onde de choc. Un procès est d’ailleurs toujours en cours pour restreindre les services de la plateforme, alors même que ses chauffeurs font désormais partie du paysage de la capitale et de l’aéroport de Zaventem. La plateforme de taxi en ligne rassemble aujourd’hui quelque 2000 chauffeurs.

Concurrence déloyale

Quand Uber a lancé ses activités à Bruxelles et dans d’autres villes du monde, c’était avec la volonté de tout écraser sur son passage. Les sociétés de taxi avaient alors dénoncé avec férocité l’absence d’obligation de licence et la concurrence déloyale qui en découlait. Les représentants politiques bruxellois avaient également été piqués au vif.

Tandis que des chauffeurs Uber étaient agressés physiquement en rue par les chauffeurs traditionnels, la Région de Bruxelles-Capitale portait l’affaire devant les tribunaux. Uber avait dû quitter la capitale… pour mieux y revenir quelque temps plus tard. À partir de ce moment, ils ont travaillé exclusivement avec des sous-traitants indépendants titulaires d’une licence LVC – comme les chauffeurs de limousine. Mais les critiques, selon lesquelles les chauffeurs de taxi bruxellois étaient soumis à une réglementation beaucoup plus stricte, ne se sont jamais tues.

Attente avant de conquérir la Flandre

« Nous ne sommes plus la société d’il y a 10 ans », se défend M. Slits en se référant aux premières années, où le fondateur Travis Kalanick se lançait sans foi ni loi dans une lutte contre les administrateurs locaux, tel un combattant de rue ne craignant rien, pas même les activités d’espionnage. « Nous voulons mener nos activités en toute légalité et collaborer avec les villes et le gouvernement flamand. » Voilà sans doute pourquoi Uber a tant attendu avant d’étendre ses activités en Flandre.

Le nouveau « décret taxi », mis en place par l’ancien ministre flamand de la Mobilité, Ben Weyts (N-VA) dans le but de moderniser le secteur, avait ouvert la voie. Le décret est entré en vigueur en début d’année, mais à la demande des taxis, une ultime disposition s’est glissée dans l’arrêté d’exécution : elle précise que quiconque commande une course doit attendre au minimum 15 minutes avant d’être pris en charge. Réaction du géant américain à l’époque « c’est quatre fois plus long que notre temps d’attente habituel. »

Les chauffeurs eux-mêmes trouvaient cette règle absurde, abondamment moquée sur les réseaux sociaux. Lydia Peeters (Open VLD), ministre flamande de la Mobilité, a parlé d’une erreur qui serait « passée entre les mailles du filet » et a aussitôt modifié le décret. Laurent Slits : « le gouvernement flamand s’est rendu compte que cette règle n’avait aucun sens, qu’elle allait à l’encontre de l’innovation ». Dans la mesure où beaucoup de chauffeurs Uber sont en service à Bruxelles et qu’ils disposent d’une licence flamande LVC, l’entreprise s’attend à ce qu’ils étendent leurs activités sur le territoire flamand. Uber pourrait ainsi être disponible à Bruges à terme si les touristes venaient à y multiplier les requêtes de course.

Timing qui surprend

Il n’en reste pas moins que le timing est surprenant. Le secteur des taxis – et la plateforme Uber – a été frappé de plein fouet par la crise sanitaire. Le nombre de courses assurées par Uber dans le monde a diminué de 80 %. En raison du confinement strict en Belgique, le secteur des taxis évoque même une diminution de l’ordre 90 % dans notre pays. Les chauffeurs Uber, qui travaillent en tant qu’indépendants, se sont retrouvés sans revenus.

« Nous avons quand même décidé de garder le cap, car les professions essentielles, comme le personnel de santé, doivent pouvoir se déplacer » justifie Laurent Slits. Avec son lancement en Flandre, Uber déploiera également Uber Medics, qui offrira 10 000 courses gratuites au personnel hospitalier en direction et en partance des hôpitaux.

« Nous avons aussi beaucoup investi dans la sécurité, poursuit-il le patron d’Uber Belgium, en installant une protection en plastique entre le conducteur et les passagers dans chaque voiture et en mettant à la disposition des chauffeurs des masques et du gel hydroalcoolique ».

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