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08·08·18

La compagnie flamande VLM Airlines a du plomb dans l’aile

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Flickr

La compagnie aérienne flamande VLM Airlines supprime pas moins de sept liaisons sur les neuf opérées jusqu’à présent depuis Anvers. Seules les liaisons vers London City et Zurich échappent aux turbulences. Les chiffres de passagers en berne expliquent cette décision drastique, alors que la compagnie entend désormais concentrer ses activités sur le marché des vols charter.

« Cette décision fait suite à une évaluation du réseau réalisée par le nouveau PDG. Plusieurs lignes n’affichent pas les résultats escomptés, et nous voyons davantage d’opportunités sur le marché des vols charter. Les liaisons vers Zurich et London City seront encore assurées. Les autres, quant à elle, seront intégralement interrompues », précise Yve Panneels, porte-parole.

Destinations touchées

Dans un communiqué de presse, Johan Maertens, PDG de VLM Airlines, a évoqué le caractère particulièrement dynamique du secteur du transport aérien. « Chez VLM Airlines, comme ailleurs, les performances des lignes font l’objet d’une surveillance continue.  Les capacités de notre flotte sont ensuite mobilisées dans des routes et des activités porteuses et lucratives. »

Les liaisons vers Aberdeen, Birmingham, Cologne-Bonn, Maribor, Munich et Rostock n’opéreront plus jusqu’à nouvel ordre. Les passagers dont le vol est annulé recevront un message personnel, et leur billet sera remboursé.

Marché des vols charter

VLM souhaite davantage se concentrer sur le marché des vols charter. « En effet, VLM accordait jusqu’alors la priorité aux vols réguliers, les vols charter étant relégués au second plan. Or dans la conjoncture actuelle, ces derniers s’avèrent plus intéressants. Par le passé, nous avons dû laisser filer des opportunités sur le marché charter en raison de notre stratégie », ajoute Panneels. « The Aviation Factory (ndlr : courtier aérien spécialisé dans l’affrètement d’avions) pouvait jusqu’à présent utiliser l’un de nos appareils de temps à autre. Désormais, cette société pourra affréter un appareil disposant d’un équipage fixe. »

Moins d’avions

L’audit interne s’est également penché sur une diminution du nombre d’avions. « Nous ne nous en cachons pas : nous préparons le remplacement des appareils de type Fokker 50 depuis un certain temps. La mise en service des nouveaux appareils a été fixée à la seconde moitié de 2019 », affirme le PDG. Deux marques seraient encore en lice mais selon des bruits de couloir, VLM aurait d’ores et déjà jeté son dévolu sur l’ATR 42, un avion à turbopropulseurs, à l’instar du Fokker 50.

« VLM doit faire un pas en arrière et mettre l’accent sur l’augmentation des vols charter, au détriment de sa visibilité », poursuit Panneels. Pour l’instant, la société – qui reprend son envol après une faillite en juin 2016 – ne communique aucun détail concernant ses résultats financiers.

Dans la situation actuelle, la personnel – une centaine de travailleurs – ne serait pas sous la menace d’une restructuration.

« Nous avions prévu un tel scénario et en avions tenu compte dès le départ », réagit Marcel Buelens, l’homme fort d’Antwerp Airport, avant de préciser que VLM représente moins de 5% du nombre total de passagers qui transitent par l’aéroport. « VLM a démarré en trombe en desservant sept destinations, un chiffre relativement élevé pour un nouveau venu. Bien entendu, nous gardons également un œil sur le taux de remplissage de certains avions et d’une série de destinations. Ce qui se déroule en ce moment est regrettable, mais il ne s’agit pas d’une catastrophe en soi. »

« Mercredi matin, nous nous mettrons à table avec la direction. Nous verrons ensuite ce que l’avenir nous réserve », ajoute-t-il.

« VLM se cherche »

« La compagnie cherche encore sa voie, même si un an et demi s’est écoulé depuis la reprise des curateurs. Le chemin n’a pas été parsemé de roses », nuance Luk De Wilde, expert en aviation. « Les possibles raisons de ce parcours sont quant à elles obscures. VLM Airlines a-t-elle négligé la promotion ou est-ce la concurrence qui lui joue des tours ? Il est pour le moins étonnant de ne plus desservir Munich, car j’ai ouï dire que le personnel de BMW en poste à Bornem avait l’intention de recourir aux services de la compagnie. Et quoi qu’il en soit, l’usage veut que l’on procède d’ordinaire à une évaluation des routes opérées un an et demi après leur lancement. Dans le cas présent, l’analyse arrive plus tôt, ce qui laisse deviner une rentabilité insuffisante. Un autre point d’interrogation entoure également les actionnaires, qui attendent sans doute de meilleurs rendements. » Le choix de maintenir les vols vers Zurich est, selon l’expert, une bonne chose au vu de la faible concurrence à Bruxelles. Le spécialiste ne voit pas non plus la liaison d’affaires vers l’aéroport de London City, tout proche du cœur financier de l’Europe, disparaître de sitôt.

Quid de l’aéroport ?

Par ailleurs, De Wilde s’attend à ce que l’aéroport n’ait pas trop de soucis à se faire, notamment grâce aux bons résultats enregistrés par TUI dans le secteur des vols touristiques à partir d’Anvers.

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