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05·08·16

Inflation : la faute au gouvernement

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La vie dans notre pays devient significativement plus chère qu’aux Pays-Bas, qu’en Allemagne et qu’en France. En un mot : l’inflation se situe quelques crans au-dessus en Belgique. L’Observatoire des prix, pour illustrer ces propos, pointe les prix de l’électricité du doigt. Les origines de cette flambée sont connues : citons la fameuse Turteltaxe, mais également l’augmentation de la TVA, la suppression de l’énergie gratuite et les tarifs à la hausse des réseaux de distribution. De fortes augmentations des prix dans le secteur des services – notamment l’horeca et la télécommunication – viennent également tirer l’inflation vers le haut. Pour Kris Peeters (CD&V), ministre de l’Économie, la raison est pourtant moins évidente. C’est pourquoi il a confié à son Ministère, à la Banque nationale et au Bureau fédéral du Plan la mission d’enquêter afin de remonter à la source du problème. Un rapport intermédiaire doit voir le jour d’ici novembre.

Les économistes, quant à eux, regardent l’enquête de Peeters d’un œil sceptique, car ils estiment que la réponse coule de source. « Les hausses de prix s’expliquent principalement par des augmentations d’impôts et, par conséquent, par des décisions du gouvernement », affirme Bart Van Craeynest, économiste en chef auprès d’Econopolis. « Il est dès lors étrange que Peeters veuille enquêter sur le coût de la vie qui devient plus chère que dans nos pays voisins. » Le gouvernement a établi une taxe sur le sucre et a augmenté les accises sur l’acool et le tabac. De plus, la caisse blanche a été instaurée. Selon l’organisme Horeca Vlaanderen, énormément de restaurateurs ont augmenté leurs prix, allant parfois jusqu’à plus de 10% de hausse.

En outre, l’augmentation du minerval dans l’enseignement supérieur – une décision du gouvernement flamand – a eu une influence sur l’inflation, selon Van Craeynest.

Notaires

Les mesures du gouvernement ne sont pas les seules responsables de la hausse des prix. Le manque de concurrence dans certains secteurs précis joue également un rôle. C’est par exemple le cas du secteur de la télécommunication, auquel Peeters fait allusion. « Comment se fait-il que Telenet augmente le prix de ses minutes d’appel de 60% sans perdre de clients ? », se demande-t-il. Sur le marché des forfaits télécom – télévision, internet et téléphonie – les deux acteurs majeurs sont Telenet et Proximus. Cette position dominante leur permet d’augmenter lentement les prix sans pour autant perdre de clients. Et c’est bel et bien le consommateur qui paye les pots cassés, constate l’Observatoire des prix. Au cours de l’année dernière, les prix des forfaits ont augmenté en moyenne de pas moins de 7,4%. À titre comparatif, les prix ont diminué en moyenne d’1,1% sur le marché de la téléphonie mobile, où la concurrence est plus présente. « Le duopole de Telenet de Proximus contribue en effet à une hausse des prix », déclare Koen De Leus, économe à la KBC. « Cependant, il ne s’agit pas du seul secteur où la concurrence n’a pas son mot à dire. » Quels sont les autres secteurs qui ne tournent pas rond ? « Du côté des services professionnels, des notaires et des comptables. Le diplôme requis devrait en principe suffire, or en Belgique, il faut pratiquement avoir un père notaire avant de pouvoir exercer soi-même cette profession. Il en découle logiquement que les prix demandés dépassent largement ceux pratiqués à l’étranger. Ce marché doit devenir plus perméable. » De Leus estime qu’une nouvelle enquête n’est pas vraiment nécessaire. « Tout le monde sait où le bât blesse. Chaque année, la Commission européenne rédige un rapport à ce sujet. Encore faut-il que le ministre Kris Peeters se penche dessus, ne fût-ce qu’une fois. »

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