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Demandeurs d’asile : un afflux de main d’oeuvre à recruter
25·11·21

Demandeurs d’asile : un afflux de main d’oeuvre à recruter

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Pixabay

Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

Depuis lundi, le Parelstrand à Lommel s’est de nouveau mué en centre d’asile. Une métamorphose certes temporaire, mais qui se produit déjà pour la troisième fois. Le fait que le propriétaire de ce parc de vacances qui ne vend guère de rêve se positionne sur le marché avec un slogan tel que « massa is kassa » (note du traducteur : que l’on pourrait traduire par « plus vous avez de clients, plus il y a d’argent qui rentre dans la caisse) ne manque pas de susciter des grincements de dents, dans les environs comme au-delà. Personne ne veut que cette « caisse » soit alimentée par l’argent du contribuable.

La réaffectation du parc de vacances venait à peine d’être annoncée que les premiers demandeurs d’asile se pressaient déjà à l’entrée. Les besoins en matière d’accueil n’ont, paraît-il, jamais été aussi urgents. On ne peut pourtant pas dire que la Belgique fait face actuellement à un tsunami de demandeurs d’asile, comme cela avait été le cas en 2015, lorsque 45.000 personnes avaient débarqué chez nous pour demander la protection de notre pays. Cette année, on n’atteindra que la moitié de ce chiffre alors que l’an dernier, le nombre de demandeurs d’asile était même historiquement bas. Et pourtant, l’accueil patine. Si vous demandez l’asile à Bruxelles, préparez-vous à dormir dans la rue. Surtout si vous êtes un homme.

Crise migratoire sur fond de crise sanitaire

Cette saturation des centres s’explique par plusieurs facteurs, à commencer par la Covid-19. Le virus complique les retours. Refuser un test peut déjà suffire à bloquer une procédure de retour. Avant la pandémie, entre 9.000 et 10.000 personnes étaient renvoyées chez elles chaque année, même si, bien souvent, le pays de renvoi était un autre État membre de l’Union européenne. Aujourd’hui, ce contingent a été réduit environ de moitié.

Une personne sur deux qui demande l’asile en Belgique a déjà introduit une procédure dans un autre État membre. Certains ont même déjà été reconnus comme demandeurs d’asile, mais ont malgré tout encore droit à l’accueil en vertu d’une décision de la Cour européenne de Justice. Le système est truffé d’obstacles illogiques, incompréhensibles et frustrants que, politiquement, il est impossible de lever au niveau belge. C’est pourquoi notre secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, Sammy Mahdi (CD&V), s’évertue à trouver du soutien au sein d’autres États membres. Ces efforts porteront-ils leurs fruits ? Seul l’avenir nous le dira.

Du pain bénit pour nos entreprises

Un autre phénomène s’observe en Europe : celui des jeunes Afghans errants. Durant le premier semestre 2021, pas moins d’une personne sur trois qui a demandé l’asile en Belgique s’est présentée en tant que mineur non accompagné et la plupart de ces personnes prétendaient être originaires d’Afghanistan. Il faut en effet savoir que les mineurs bénéficient d’une protection, alors que les Afghans majeurs ne peuvent pas être renvoyés eux non plus étant donné la nature du régime des talibans. Autant accorder rapidement l’asile à toutes ces personnes, dès lors, d’autant plus que cet afflux de main-d’œuvre est du pain bénit pour nos entreprises qui n’ont de cesse de se plaindre d’un manque de personnel. Plombiers, ouvriers de la construction, électriciens, soignants, infirmiers, informaticiens, boulangers, etc. : nous avons besoin d’un tas de profils différents en Belgique. Une formation rapide à un métier en pénurie est un meilleur investissement qu’une procédure d’accueil longue, harassante et coûteuse. Les entreprises du nord du Limbourg seraient bien inspirées d’aller faire un tour du côté du Parelstrand, en quête de profils à recruter. Engager de nouveaux collaborateurs, c’est aussi un moyen de faire rentrer de l’argent dans la caisse…

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