Annoncée à grands coups médiatiques, l’opération policière de lutte contre la drogue au festival Pukkelpop a fait un flop. Et les raisons sont belges au possible: le terminal Bancontact mis en place pour permettre aux agents de sanctionner directement la possession de stupéfiants ne fonctionnait pas. « L’appareil n’était pas muni de la bonne puce ».
Cette année, le début du festival Pukkelpop a été marqué par l’annonce d’un renforcement de la lutte contre les stupéfiants : la police allait activement éplucher les réseaux sociaux, et celui qui se faisait prendre en possession de drogue devait immédiatement s’acquitter d’une amende via une transaction Bancontact.
L’idée semblait moderne, si ce n’est que la technologie a connu des ratés : « la puce adéquate ne se trouvait pas dans le terminal » explique le porte-parole du parquet, Dominique Renotte, à l’hebdomadaire Humo. « Pukkelpop est sponsorisé par Proximus, mais nous travaillons avec un opérateur différent. De plus, les lignes téléphoniques étaient systématiquement occupées. »
Les « boîtes à amnistie », dans lesquelles les festivaliers pouvaient déposer leur drogue, n’ont sans grande surprise pas eu l’effet escompté : 4 pilules d’ecstasy et 13 grammes de marijuana y ont été laissés.
300 personnes interrogées
Des chiffres concrets en révèlent davantage sur le petit groupe de festivaliers concernés: parmi les 70.000 fêtards présents sur le site, 3.000 se sont faits renifler par jour, 300 ont été interrogés et 20 se sont vus proposer un paiement transactionnel. D’après Renotte, tous ont « demandé » un report de paiement. À cela, il faut rajouter six mineurs en possession de stupéfiants, un pv pour commerce de gaz hilarant et un pour coups et blessures. Pourrait-on en conclure qu’il n’existe pas de réel problème ? « Nous ne sommes pas idiots : sur un ensemble de 70.000 personnes, des milliers consomment de la drogue. »
À la question de savoir si les résultats sont à la hauteur de la médiatisation de l’action, Renotte avance que « la police doit prioritairement s’occuper du maintien de l’ordre, ce qui limite les personnes mobilisables pour le contrôle de stupéfiants ». « Notre but initial était de mener une action préventive positive ».