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27·04·16

Défense belge: le douloureux (r)appel de Barack Obama

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) Xpats

Environ 1 500 manifestants se sont rassemblés à Bruxelles ce week-end en guise de protestation contre le programme de réarmement du gouvernement. Le gouvernement fédéral a décidé, à la fin de l’année dernière, d’investir dans 34 avions de combat, deux frégates et six chasseurs de mines. Le type d’avions – Joint Strike Fighter ? – reste à décider. En revanche, que le coût de ces acquisitions se chiffrera en milliards ne fait aucun doute. Dimanche, un des manifestants expliquait que ces milliards feraient mieux d’être injectés dans la prévention des conflits et la diplomatie, ainsi que dans des dépenses d’ordre social et environnemental.

Hier, au cours de sa visite en Allemagne, le président américain Barack Obama, qui a obtenu le prix Nobel de la Paix en 2009, a exhorté les pays européens à assumer leur part des dépenses militaires qui ont été fixées par l’OTAN. La norme s’élève à 2% du produit intérieur brut (PIB), a précisé Barack Obama. La Belgique atteint moins de la moitié, pensions militaires comprises. Le président des États-Unis a déclaré que bon nombre de pays européens ont fait preuve de trop de suffisance en matière de sécurité.

Le président américain touche ici la corde sensible. Dans les années quatre-vingt, la Belgique a consacré environ 2,5% du PIB à la Défense et a depuis lors raboté ce budget à un tiers. Il serait certes plaisant de continuer progressivement ces coupes budgétaires afin de dégager des fonds pour des questions telle la prévention des conflits.

Or, un simple regard autour de nous nous apprend que la prévention ne suffit pas. L’Ukraine, voisine de l’Union européenne, a en partie été annexée par la Russie. L’année passée, des diplomates ont qualifié la Libye « d’Afghanistan situé à quelques encablures de la frontière européenne », malgré l’instauration d’un gouvernement bancal d’unité nationale. Quoi qu’il en soit, nous menons également une lutte contre Daech, laquelle nous a conduits à nous habituer à la présence de militaires en rue.

La question n’est donc pas tant de savoir si nous préférons dépenser les milliards consacrés à la Défense à des écoles ou à des hôpitaux. Cela va sans dire. La question est de savoir si nous pouvons nous le permettre. La sécurité est une tâche fondamentale de l’État, négligée depuis des années dans notre pays. En témoigne le malaise de la justice, pas vraiment l’élément le plus moderne de l’État. En témoigne également le budget de la Défense.

L’appel d’Obama met le doigt sur la plaie. Seul, il n’est pas simple d’investir dans la défense à l’heure des mesures d’économies généralisées. Cela démontre une fois de plus à quel point il est important que l’on remette le machine économique en marche, à quel point il est important que les gens travaillent et que plus de fonds soient dégagés, afin que l’État puisse prendre ses tâches fondamentales à cœur.

Nous sommes financièrement vulnérables, à l’image de la dette publique qui dépasse les 100% du PIB. Nous sommes vulnérables et non préparés aux coûts liés au vieillissement de notre État-providence. Mais nous sommes encore moins en mesure de répondre à la question suivante : que ferions-nous si, brusquement, nous étions vraiment amenés à payer pour notre propre sécurité ?

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