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27·07·17

Pour de Wever, le Standaard « dépasse les bornes »

Vous trouverez ci-dessous la réponse de Bart De Wever à l’article du Standaard paru il y a quelques heures et traduit sur DaarDaar.

Temps de lecture : 3 minutes
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Quiconque lit encore régulièrement le jadis très sérieux journal De Standaard – que je ne recommanderais guère plus à personne aujourd’hui – aura constaté que le sieur Bart Brinckman, qui travaille pour ce quotidien, dispose de carte blanche pour satisfaire des envies personnelles de vengeance à mon égard.

Sans doute est-ce dû au fait que je n’entretiens plus aucune relation avec De Standaard depuis des années. Pendant longtemps, j’ai nourri la douce illusion de voir la rédaction se sentir obligée, de par sa réputation revendiquée de journal de qualité, de rappeler le sieur Brinckman à l’ordre à un moment donné. D’autant plus que l’on m’a concédé à plusieurs reprises depuis la rédaction en chef, en réponse à mes e-mails, que l’intéressé avait en effet dépassé les bornes. Pourtant, rien n’a changé. Que du contraire. Je n’envoie dès lors plus d’e-mails depuis belle lurette.

La lecture des écrits de Brinckman s’assimile depuis lors à une leçon somme toute utile de maîtrise de soi. Au fil du temps, on devient complètement zen et les articles proprement dits en deviendraient presque amusants. Ce qui demeure douloureux, en revanche, c’est que Brinckman traîne également des gens qui travaillent avec moi ou pour moi dans la boue. Un homme politique se doit d’encaisser les coups, de préférence sans gémir, mais les collaborateurs, eux, ne méritent pas un tel traitement. Raison pour laquelle je me pencherai quelques instants sur le contenu de l’article paru hier dans le journal.

Brinckman laisse entendre que la fuite de deux véritables truands de la cour d’appel d’Anvers est due à une bourde de la police anversoise et non pas de la justice. Si l’on considère cet incident comme un fait isolé, je peux vous l’accorder. Impossible de se tromper, du reste, si l’on reste les bras croisés. La sécurité des transferts de détenus et des palais de justice relève de la compétence partagée de la police locale et de la justice. Mais lorsque le portique de sécurité annoncé n’arrive pas et lorsque le corps de sécurité opérationnel de la justice se compose d’une fraction des 77 hommes nécessaires (chiffre qui avait bel et bien été promis noir sur blanc à court terme … en 2006), une des deux parties fait preuve de défaillance. La police locale doit dès lors s’attaquer au problème et, ce faisant, elle seule peut finir par commettre une erreur.

À présent, le ministre Geens m’a invité à une concertation en la matière. Dans le code conduite de la politique – vous avez bien lu, il en existe un – cela signifie que la discussion cesse dans les médias et que nous nous mettons (enfin) autour de la table en quête d’une solution. Je m’en tiendrai à cette règle non écrite.

Seulement, le reproche des « observateurs » (qui pourraient-ils bien être ?) prétendant qu’il s’agirait d’une manœuvre « stratégique » de ma part est tout bonnement absurde. Cela fait des années que ce problème est pointé du doigt par Bruno Luyten, président de la cour d’appel, et il a déjà été signalé par le biais de trois lettres officielles de l’administration communale au ministre, la première en avril 2016. Entre-temps, la situation sur le terrain ne fait que se dégrader. En témoignent divers incidents au cours desquels des collaborateurs ont parfois été blessés.

Je ne m’explique d’ailleurs pas la raison pour laquelle le « journaliste » Bart Brinckman place l’engagement du président de la cour d’appel, Bruno Luyten, entre guillemets. Il s’agit à mes yeux d’une humiliation envers quelqu’un qui prône à haute voix davantage de sécurité pour ses collaborateurs en faisant preuve de conscience professionnelle et de sens des responsabilités. De Standaard doit-il également mettre les écrits de Brinckman sur la ville d’Anvers entre guillement à l’avenir ? Ou mieux encore, les envoyer où ils ont vraiment leur place : dans les colonnes d’opinions. En effet, ils relèvent la plupart du temps du ragot ou du procès d’intention. La critique cinglante à l’égard de Serge Muyters, chef de corps qui a le malheur de vouloir conférer des tâches d’ordre réellement policier à ses troupes, s’inscrit dans la même veine.

Vous me demandez quel était mon objectif, monsieur Brinckman ? Permettez-moi de vous répondre : en tant que bourgmestre, je suis responsable de la sécurité des Anversois. J’aimerais dès lors éviter que des truands au casier judiciaire effrayant ne gambadent dans les rues de la ville en toute liberté, par manque de mesures de sécurité, ou que les agents de police surmenés dont je suis responsable ne se fassent attaqués dans l’exercice de leur fonction. Imaginez un instant les conséquences s’il avait été question d’un terroriste présumé. Malheureusement, je constate que la notion de « responsabilité » est devenue un concept abstrait, voire obscur, dans les travées du quotidien De Standaard.

De quel article Bart De Wever parle-t-il ? Découvrez ici sa traduction sur DaarDaar

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