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Kenji Minogue : plus que de la musique décadente!
27·07·16

Kenji Minogue : plus que de la musique décadente!

Après vous avoir présenté le rappeur anversois Tourist LeMC, DaarDaar vous fait découvrir les Gantoises déjantées de Kenji Minogue.

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(c) Guillaume Dubois

Aubry Touriel
Auteur

DaarDaar a rencontré Kenji Minogue au Festival de Dour. C’est l’occasion de découvrir ce groupe gantois qui allie décadence, électro et spectacle burlesque. Et le tout en West Vlaams !

Tout a commencé aux Fêtes de Gand. Emilie De Roo et Sarah Vandeursen se sont rencontrées devant les toilettes. Emilie avait un entonnoir pour aller uriner chez les hommes et Sarah lui a demandé de le lui prêter. Voilà comment elles ont fait connaissance ! Le duo s’est ensuite entouré d’autres musiciens pour produire de la musique qu’on pourrait d’« électro/flashy ». Après quelques singles, Kenji Minogue a sorti un album « Groetjes » en mai 2014.

Pour sa première à Dour, le groupe a livré une performance haute en couleur. Les deux chanteuses étaient vêtues de maillots multicolores flashy, le batteur était coiffé d’un masque de cochon. Le concert s’est transformé en un véritable spectacle burlesque : au début, Conny sort un poisson de son maillot, en profite pour flageller Fanny et ensuite le balancer dans le public. Après s’être couverte le torse de choco, Conny prend du filet américain et demande en néerlandais : « qui veut du préparé ? »

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« Les mots, c’est dépassé »

En fait, pourquoi « Kenji Minogue » ? Ça ne sonne pas vraiment flamand… et pourtant, quand on y regarde de plus près, on y découvre un jeu de mots : « ken je me nog ? » (« tu me connais encore ? »). Mais, ce n’est pas tout. Sarah et Emilie ont trouvé des noms de scène plutôt originaux : Conny Komen (« kon niet komen ») et Fanny Willem (« van niet willen »). Si on les traduit littéralement, ça donne : « Pas pu jouir » « faute d’envie » !

Avant l’interview, la manager du groupe avait prévenu : « ne vous attendez pas à une interview comme les autres ! » Quand DaarDaar leur demande d’où vient leur passion pour les jeux de mots, elles répondent : « On trouve que les jeux de mots ne sont plus amusants, nous sommes prêtes pour le prochain niveau : on veut faire quelque chose avec les chiffres. Les mots, c’est dépassé. »

Poursuivant sur leur lancée, voilà comment elles décrivent la Belgique en quelques mots : « Coefficient, la station spatiale mir, parallélogramme, pensées sombres, pi. » Et les relations entre Wallons et Flamands ? « Je trouve que ce serait plus intéressant d’analyser la relation entre les humains et un porc-épic ! »

Il y a un message pour ceux qui vont plus loin

Au-delà de leurs apparences superficielles et extravagantes, les Gantoises ont quand même un message à faire passer, mais ce n’est que « pour ceux qui veulent aller plus loin » : « On veut parler des vraies choses de la vie, des choses stupides. Ce qui est sûr, c’est que chacun est libre de penser ce qu’il veut, le mot d’ordre est liberté », expliquent-elles.

Voici quelques clips pour illustrer les messages :

« Alwadamehetten emmehet » (al wat we hadden, we hebben het)

Traduction : « Tout ce que nous avons eu, nous l’avons »

Selon les chanteuses, cette chanson exprime un certain sentiment de gratitude : « Malgré toutes les choses qui sont arrivées jusqu’à présent, nous sommes toujours là. On ne peut pas nous les enlever. »

« Gazastrook (waar zijn we mee bezig) ».

Traduction : La bande de Gaza (que sommes-nous en train de faire)

Dans le refrain de cette chanson, elles se demandent : « Pourquoi sommes-nous en train de faire de la musique alors que des gens meurent dans la bande de Gaza ? »

Conny réagit : « Quand je chantais aujourd’hui, je me suis vraiment demandé, mais qu’est-on en train de faire en tant qu’artiste ? C’est peut-être à cause des récents attentats. Les gens continuent de vivre font comme si rien ne se passait. » Fanny ajoute : « Je trouve ça chouette d’en parler parce que c’est toujours la même merde qui continue. »

« Veranda »


« On peut y voir toute une histoire alors qu’on ne doit pas la voir, mais elle y est. C’est pour les gens casaniers qui veulent rester, les gens qui sont contents avec ce qu’ils ont, les gens qui osent. »

À la fin de l’interview, les deux Gantoises concluent : « Nos interviews sont généralement des non-interviews, mais nous avons quand même été relativement sérieuses pour une fois, et ça fait du bien ! »

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