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08·07·15

« LE » festival d’art de l’été sur la côte belge : Beaufort 2015

Temps de lecture : 4 minutes
Traducteur⸱trice J.-Ph. Riby

Contexte Daardaar : Beaufort est probablement l’un des plus importants festivals d’art en Flandre. Cette triennale rassemble des artistes belges et internationaux dans différentes communes le long de la côte belge.

Tous les trois ans, la province de Flandre Occidentale organise un festival d’art contemporain intitulé Beaufort. Pour la cinquième édition de cette triennale, les organisateurs, la province de Flandre-Occidentale et les dix communes de la côte belge, ont choisi d’innover. Une nouvelle équipe de quatre commissaires a été désignée. Pour la première fois, toutes les communes du littoral, sans exception, participent à l’événement.

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La formule retenue doit donner un nouvel élan à la triennale. La combinaison, unique en son genre, de l’art contemporain, des plages, de la mer et des dunes continue à jouer un rôle prépondérant. Cette cinquième triennale sera orchestrée par un commissariat international constitué de Lorenzo Benedetti (De Appel, Amsterdam), Patrick Ronse (Be-Part, Waregem), Hilde Teerlinck (ancienne directrice du FRAC Dunkerque) et Phillip Van Den Bossche (Mu.ZEE, Ostende). L’équipe de soutien a aussi été renouvelée. Le secrétariat des expositions a été confié à l’association vzw Ku(n)st. Cette année, les commissaires peuvent compter sur le soutien d’une équipe internationale composée de la Néerlandaise Laure-Anne Tillieux et des Belges Anne Mouton et Els Wuyts.

« Pour la nouvelle édition, Beaufort ne présente plus d’œuvres éparpillées en divers lieux (parfois difficiles à trouver) »

 

Pour la nouvelle édition, Beaufort ne présente plus d’œuvres éparpillées en divers lieux (parfois difficiles à trouver). Trois sites majeurs ont été retenus: Le centre nature du Zwin, sur la côte est, le domaine Raversyde avec ses vestiges du mur de l’Atlantique, sur la côte centrale, et le centre d’accueil De Nachtegaal (Le Rossignol) dans les dunes de La Panne, sur la côte ouest. Chacun de ces sites comportera une exposition collective. On y découvrira une sélection d’œuvres d’artistes belges comme Rinus Van De Velde, Pieterjan Ginckels, Charif Benhelima ou Kelly Schacht, néerlandais comme Mark Manders, Marc Bijl, Falke Pisano ou Lily van der Stokker, et internationaux comme le Danois Matias Faldbakken, le collectif français CLAIREFONTAINE ou l’Américain Mark Lombardi.

Afin de relier sur le plan artistique ces trois remarquables sites patrimoniaux et naturels, une exposition en solo, organisée dans chacune des dix communes de la côte, permettra de découvrir les œuvres d’un même collectif artistique. Beaufort a choisi A Dog Republic, un jeune groupe qui a déjà exposé au Mu.ZEE (Ostende) et au Vleeshal de Middelbourg (en Zélande, Pays-Bas). A Dog Republic a été créé en 2011 par les artistes Jean-Baptiste Decavèle, Nico Dockx et Helena Sidiropoulos, l’architecte Yona Friedman et le musicien Krist Torfs. Ensemble, ils ont élaboré une «constitution» et organisé avec d’autres «chiens» des manifestations artistiques à visées pacifistes.

Quelle est la signification des frontières ou des lignes de démarcation? Quand est-on au-delà ou juste en deçà d’une frontière? Les frontières constituent-elles un obstacle, une démarcation ou peut-être une barrière nécessaire?

L’architecte, théoricien et urbaniste français d’origine hongroise Yona Friedman, âgé de plus de quatre-vingt-dix ans, est connu depuis les années 1950 pour ses idées novatrices: architecture mobile, «utopies réalisables», ville spatiale. Des idées toujours d’actualité au regard des débats qui ont toujours cours sur la mondialisation, la migration, la mobilité et l’urbanisation. La pensée de Friedman colle parfaitement au thème et au projet de Beaufort. La cinquième triennale d’art contemporain a reçu comme intitulé Buiten de grenzen (Au-delà des frontières). Commissaires et artistes déclineront ce sous-titre de Lily van der Stokker de différentes manières. La réflexion portera sur les frontières entre ville et campagne mais aussi entre di érentes disciplines (artistiques), entre idéologies, entre nature et architecture, entre passé et présent… et sur le concept de «frontière» lui-même. Quelle est la signification des frontières ou des lignes de démarcation? Quand est-on au-delà ou juste en deçà d’une frontière? Les frontières constituent-elles un obstacle, une démarcation ou peut-être une barrière nécessaire? Cette réflexion sur les frontières fait naître des dialogues entre l’œuvre d’art et son environnement, entre les conceptions, entre les disciplines, entre l’art et le public. C’est ce dialogue qu’est chargé de mener à la lettre

Avec Musée Promenade, le collectif a créé un projet d’envergure très diversité qui, pendant la durée de la triennale et en fonction du lieu, prendra chaque fois une forme d’expression différente. Le public pourra voir des dessins à la plage, dans des vitrines ou dans des boîtes de plexiglas, des banderoles ainsi que des textes dans la rue, des films, des installations architecturales et bien d’autres curiosités encore. Musée Promenade jouera donc concrètement sur l’environnement. Tout en exigeant une participation active du public.

À côté des expositions collectives au Zwin, au domaine Raversyde et au Nachtegaal et du projet individuel organisé par A Dog Republic, Beaufort propose un vaste programme d’activités annexes. Ateliers, conférences, performances, séances de cinéma, miniconcerts sont notamment prévus. Pour ce programme, Beaufort travaille avec des partenaires belges et néerlandais de premier plan tels que Vrijstaat O, VUB Crosstalks, Stroom Den Haag, le festival de musique électronique Le Leffigeleuren, le festival de théâtre Theater aan Zee, Contemporary Art Heritage Flanders (CAHF), l’Académie royale des beaux-arts de Gand et… Ons Erfdeel vzw, l’institution culturelle  flamando-néerlandaise éditrice de Septentrion.

Bref, la cinquième édition de la triennale d’art contemporain Beaufort offrira une grande diversité artistique en explorant toutes les frontières possibles.

Dorothee Cappelle pour Septentrion

Traduit du néerlandais (Belgique) par  J.-Ph. Riby

paru dans « Septentrion. Arts, lettres et culture de Flandre et des Pays-Bas », 2015/2, www.onserfdeel.be/fr

Du 21 juin au 21 septembre 2015 (voir www.beaufort2015.be).

 

Photo Flikr. Lily van der Stokker par Metro Centric, Marc Bijl par Embassy et Rinus Van De Velde par may

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