Mercredi, deux journalistes et trois techniciens de la télévision publique belge ont été arrêtés administrativement par la police alors qu’ils couvraient une action de protestation menée par le collectif Not in My Name au centre fermé 127bis de Steenokkerzeel. En Belgique francophone, l’information a été largement relayée et commentée. On ne peut toutefois pas en dire autant côté flamand.
Une centaine de militants étaient venus dénoncer la détention de personnes étrangères en centre fermé. Les journalistes Himad Messoudi et Julien Vlassenbroek se trouvaient sur le chantier du nouveau centre fermé pour les familles en train de filmer les protestataires lorsqu’un agent de police les a interpellés. L’équipe de la RTBF a été arrêtée administrativement après s’être fait confisquer son matériel. La police a libéré les cinq personnes environ deux heures plus tard.
Les réactions d’indignation ne se sont pas fait attendre, et pour cause: comme le rappelle l’Association des Journalistes professionnels (AJP), « couvrir une manifestation ou un événement, dans un lieu public ou privé, fait partie du droit à l’information et de la liberté d’informer, garantis par la Convention européenne des droits de l’homme et la Constitution ».
Peu d’infos côté flamand
Dans la presse de ce jeudi, la majorité des journaux francophones relatent l’arrestation des journalistes. Côté flamand, seuls quelques quotidiens en font brièvement état.
De Standaard et Het Nieuwsblad, tous deux propriété du groupe Mediahuis, indiquent dans leurs colonnes qu’« une équipe de la RTBF a, elle aussi, été embarquée, car elle ne voulait pas quitter le terrain à la demande de la police ». L’article mentionne que les membres de cette équipe « ont toutefois été libérés peu de temps après ».
Le journal Het Laatste Nieuws relaie pour sa part les déclarations de Filip Van Steenbergen, chef de corps de la zone de police de KASTZE. « Les journalistes ne s’étaient pas tenus au périmètre de sécurité établi par la police. Ils ont été à nouveau relâchés plus tard ».
Dans une brève, De Tijd mentionne qu’ « une équipe caméra du service public francophone RTBF a brièvement été arrêtée, mais rapidement libérée ». « D’après le bourgmestre (Kurt Ryon, Klaver-N-VA, ndlr), les journalistes avaient été sommés à maintes reprises de quitter le domaine du centre fermé, et de filmer depuis l’extérieur, mais ils n’ont pas accepté ».
Notons enfin que la radio-télévision flamande VRT n’a pas mentionné l’arrestation de ses confrères francophones dans son journal télé ou sur son site web. Aucun des médias flamands cités n’a par ailleurs fait état de la réponse indignée de l’AJP et de la RTBF, ou de la réaction du Premier ministre Charles Michel.