Ce samedi, les partis politiques ont introduit de manière quasiment rituelle leurs listes définitives pour les élections communales. Les jeux sont faits. Les candidats mis en cause dans l’une ou l’autre affaire sont obligés d’aller jusqu’au bout, quoi qu’il advienne. Dorénavant, les quartiers généraux des divers partis se concentrent entièrement sur la campagne.
D’après une étude menée par De Standaard, presque tous les parlementaires participent au combat, et la moitié d’entre eux sont même têtes de liste. Officiellement, les travaux du Parlement flamand et du Parlement fédéral continuent, avec la Déclaration de septembre qui arrive ce mardi et, juste avant les élections à proprement parler, la Déclaration de politique fédérale. Pourtant, on sait bien que le zèle ne présidera pas aux travaux parlementaires dans les prochaines semaines. Nos responsables politiques ont bien trop à faire dans leurs communes respectives.
Par conséquent, les parlements seront de facto en affaires courantes jusqu’à la troisième semaine du mois d’octobre. Cela n’engendrera pas spécialement de conséquences dramatiques, d’autant plus que les élections occuperont le devant de la scène médiatique. La participation de quasi tous les parlementaires au scrutin communal prouve cependant une chose : tous les partis y accordent beaucoup d’importance. Ces derniers mois, chacun d’entre eux a travaillé d’arrache-pied pour optimiser ses listes. Des études ont par ailleurs démontré qu’un député obtient généralement près d’un tiers de votes de préférence de plus que les autres candidats. Autant dire que celui qui n’obtient aucun siège au conseil communal peut presque être considéré comme un loser.
Le silence des parlements est donc le prix que paie la société pour le cumul des mandats aux niveaux communal et national. Certes, nos parlementaires se font porter pâles dans l’hémicycle pour l’occasion, mais ce sont des personnalités qui rehaussent la qualité intrinsèque des conseils où ils siègent. La Flandre n’est pas assez grande pour bien occuper ces milliers de mandats. Et en même temps, toutes les activités de nos élus au niveau local enrichissent le travail fourni à Bruxelles, car c’est au niveau local, sur le terrain, qu’on remarque avant tout le monde les conséquences des décisions prises à l’échelon supérieur. En somme, grâce aux réseaux locaux, le lobbying des communes auprès des instances nationales gagne en efficacité.
Il fut une époque où de nombreux parlementaires faisaient leurs premiers pas en politique au niveau local. Ils apprenaient les ficelles du métier dans la section locale du parti, puis au conseil et/ou au collège communal. Ensuite, les meilleurs d’entre eux pouvaient monter un échelon plus haut. Mais cette pratique ancestrale a de moins en moins la cote ces dernières années. La création des circonscriptions électorales provinciales a quelque peu affaibli le lien avec le niveau local, et certains phénomènes médiatiques ont pris plus de place qu’avant. Cependant, on remarque que les responsables politiques qui ont appris le métier à l’ancienne durent généralement plus longtemps.