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26·05·17

Le bénévole, menacé d’extinction?

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) https://www.facebook.com/pg/femmavzw

Le secteur associatif vieillit à vue d’oeil. En Flandre, trois responsables sur cinq ont entre cinquante et septente ans. Pareil, pour les membres. Attirer des plus jeunes n’est pas facile. « Pour beaucoup d’associations, si elles ne font pas attention, ça pourrait être la fin » : met en garde Joris Piot, dans un nouveau livre : Eat, Love, Volunteer. (Mange, Aime, Fais du bénévolat, ndlr). Il travaille à l’UCLL et étudie le phénomène depuis des années.

Les chiffres ne sont pas encourageants : 60 % des responsables associatifs ont entre cinquante et septente ans. A peine 10 % des dirigeants ont moins de quarante ans. Et seulement un sur trois reste responsable plus de vingt ans.

 Le bénévole du monde associatif serait-il une race en voie d’extinction ?

Heureusement, certaines associations se sont déjà réveillées, mais il y a déjà beaucoup de mal de fait. Certaines associations, comme Femma, sont en pleine transition vers un fonctionnement plus moderne qui devrait garantir leur avenir. D’autres associations pourraient disparaître dans les dix ans, à cause du vieillissement (de leurs membres), d’une mission qui n’est plus au goût du jour et d’une approche non adaptée du bénévole.

Qui doit y faire attention ?

Ce sont surtout les organisations classiques, cloisonnées, qui se retrouvent en difficulté. De nombreuses sections locales fonctionnent encore correctement, aujourd’hui, mais elles vont inévitablement avoir des ennuis, si elles ne changent pas leur fonctionnement. Les bénévoles n’adhèrent plus au modèle de gestion classique et hiérarchisé, qui date du temps de l’organisation de la vie socio-politique en piliers. Ça fait décrocher les gens. Mais, par extension, toute organisation qui repose sur des groupes de bénévoles et qui n’adapte pas son fonctionnement aux besoins actuels des volontaires est en danger.

Pourquoi ?

Parce que le profil du bénévole a changé. Aujourd’hui, il (le bénévole) s’oriente plutôt vers une association avec un profil bien particulier, une organisation qui travaille autour du sport ou de l’écologie, par exemple. Assez vite, le bénévole s’attend aussi à recevoir quelque chose en retour et, du coup, il est critique : il aura tendance à quitter plus rapidement une organisation qui ne satisfait pas à ses besoins. Le plaisir est une priorité dans l’emploi du temps personnel. Ça veut dire : de l’action, plutôt que du blabla. Et le bénévole ne se sent plus lié par l’idéologie ou la politique.

Cela fait-il du bénévole moderne un bénévole plus égoïste ?

Non. Différent, oui. Il continue à trouver le fonctionnement associatif important. Mais, contrairement à avant, le bénévole moderne peut faire son shopping parmi les associations et les mettre en concurrence. Parce que, malgré les deux millions de bénévoles en Flandre, la demande en bénévoles est forte, donc la concurrence l’est aussi. C’est pour ça que certaines associations inondent leurs membres avec des avantages. Le membre devient rapidement une espèce de consommateur, et, à mon sens, ce n’est pas une bonne évolution.

La demande en bénévoles ne va faire que gonfler. En partie, à cause des économies du gouvernement flamand. En rognant sur le budget des professionnels, on oblige les gens ordinaires à s’impliquer. C’est le cas aussi bien dans les secteurs du soin et de la santé, que dans celui de l’éducation »

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