Un étudiant averti en vaut deux, surtout à l’approche de la saison des baptêmes. À Anvers, les infractions à la « charte du baptême et de la guindaille » peuvent désormais faire l’objet d’une sanction administrative communale (SAC). Ces règles ont en effet été inscrites au code de la police lors du conseil communal qui s’est tenu fin septembre.
« Anvers était déjà la première ville à avoir adopté un décret sur les baptêmes », explique Tom Ollivier, de Gate15, une plateforme par et pour les étudiants. « Cette fois, ce sont les associations elles-mêmes qui ont demandé davantage de possibilités de sanctions. Les individus qui commettent des faits punissables doivent être pénalisés. »
La valeur de l’amitié
« À nos yeux, les SAC constituent une évolution positive », affirme la présidence de Sofia, le club étudiant de la faculté de droit de l’Université d’Anvers. « Les baptêmes doivent être l’occasion d’enseigner aux nouveaux étudiants des valeurs telles que l’unité, l’amitié, la fraternité et la persévérance. Nous souhaitons qu’ils passent une semaine agréable au cours de laquelle ils repoussent justement leurs limites plutôt que de jeter l’éponge. »
« Désormais, un comitard qui va trop loin peut se voir infliger une SAC. Une initiative que nous soutenons pleinement. Nous pouvons également décider de l’exclure du baptême et de reprendre le « bleu » sous notre aile. Cette mesure supplémentaire permet d’assurer le respect des règles. »
Cette année, Sofia a par ailleurs décidé de réformer la semaine du baptême. « Nous devons vivre avec notre temps et adopter la mentalité de la génération d’étudiants actuelle. La rudesse des baptêmes étudiants appartient à une époque révolue », fait valoir Philippe De Munck, le président du club. « Nous devrons probablement encourager ceux qui y aspirent encore à se conformer aux nouvelles normes. Nous pensons que l’ancienne génération soutiendra notre décision, car nous souhaitons demeurer le principal club d’Anvers. »
Cinq cas graves
Philippe De Munck, le président de Sofia, estime toutefois que l’application des SAC sera limitée. Claude Marinower (Open VLD), échevin d’Anvers chargé de l’Enseignement, va dans son sens : « Elles servent surtout de bâton brandi dans le cas où la situation dégénère. Chaque année, nous devons faire face à environ cinq cas graves. Ce sont précisément ces situations que nous souhaitons éviter. »
À Anvers, les SAC infligées aux adultes peuvent aller jusqu’à 350 euros. À ce prix, les étudiants peuvent donc chercher une toilette plutôt que d’uriner sur la voie publique.