1. Pour toi, la Flandre c’est quoi ?
La Flandre, c’est pour moi avant tout une langue, pour laquelle je me passionne depuis toujours. On me demande souvent d’où me vient cet intérêt pour le néerlandais, et je dois dire que je n’en sais rien ! D’autant que je suis un Wallon « pure souche » et que rien, dans mon environnement familial ou socio-culturel, ne me prédestinait à une carrière de « néerlandiste ».
J’ai eu la chance d’avoir de bons professeurs pendant toute ma scolarité, c’est sans doute eux qui ont suscité en moi cette vocation. Comme quoi… Par définition, s’intéresser à une langue, c’est aussi se plonger dans une culture, et c’est donc tout naturellement que je me suis rapproché « intellectuellement » de la Flandre, pour mieux en appréhender la complexité.
Je ne suis pas sociologue, mais je reste convaincu que les Flamands sont beaucoup plus proches des Wallons que nous le pensons. Nous partageons une même forme d’humilité, d’autodérision, de bonhommie. L’histoire a donné aux Belges une identité complexe, qui justifie souvent un besoin de construction identitaire, comme une nécessité de nous faire une place à côté de nos voisins français, néerlandais et même allemands. La fameuse belgitude ! Concept aussi insaisissable que passionnant. J’aime aussi la Flandre pour sa créativité, son pragmatisme.
2. Que symbolise DaarDaar pour toi ?
Une opportunité de faire tomber les clichés, de rapprocher francophones et néerlandophones. Je trouve tellement regrettable que nous soyons encore si distants, alors que nous sommes finalement si proches. À l’évidence, la barrière de la langue reste un obstacle difficile à franchir. DaarDaar se propose, à sa petite échelle, d’aider les communautés du pays à mieux se comprendre, en créant des passerelles. Un projet délicieusement fédérateur, auquel je suis très attaché.
3. Pourquoi t’es-tu engagé(e) dans DaarDaar ?
En tant que traducteur néerlandais-français, amoureux de la Belgique et amateur de politique, je ne pouvais tout simplement pas faire autrement ! (rires) Plus sérieusement, j’ai été d’emblée séduit par l’initiative et ai très tôt pris contact avec Joyce, alors que DaarDaar n’en était encore qu’à ses balbutiements. Entre elle et moi, le courant est tout de suite passé et j’ai alors pris en charge la coordination des traductions. C’est donc moi qui envoie les textes aux traducteurs et qui relis – dans la mesure du possible – les textes traduits avant publication.
L’objectif est d’essayer d’atteindre le plus haut niveau de qualité possible compte tenu de circonstances parfois difficiles (bénévolat de l’équipe de coordination, délais très serrés, articles souvent bien corsés). Avec Joyce, nous travaillons ainsi en coulisses, en assurant l’« opérationnel » au quotidien.
Nous échangeons chaque semaine quantité d’emails, de SMS, pour discuter des articles, des problèmes linguistiques, des titres. Cela fait quatre ans que cela dure et je ne compte pas m’arrêter en si bon chemin ! Je profite de l’occasion pour rendre à nouveau hommage à tous les traducteurs de l’équipe, qui abattent un travail formidable.
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