Au vu des résultats des élections en Flandre, on pourrait croire que Flamands et francophones ont une vision totalement différente de la société. Pour voir si c’est le cas, DaarDaar vous emmène dans le Limbourg, une province qui côtoie la région liégeoise.
Hasselt. Micheline, jeune retraitée, est au comptoir du café De Vaart van Maastricht pendant que son mari joue au billard avec des amis. « Souvent, les gens qui viennent pour la première fois dans le Limbourg me disent qu’ils sont agréablement surpris. Pourquoi tant d’étonnement ? On n’est pas sous-développé, hein ! », lance Micheline, qui travaillait dans le tourisme.
Tout comme la Wallonie, le Limbourg a sévi de plein fouet la fermeture des mines à partir de la fin des années 60. La fermeture de l’usine de Ford Genk en 2014 était un deuxième contrecoup. Longtemps, le Limbourg enregistrait le taux de chômage le plus élevé de Flandre, mais la province a rattrapé les niveaux d’Anvers et Brabant flamand, 3,6%.
Différences entre provinces
Damir, négociant de voitures, fume une cigarette devant un centre de paris à deux pas des terrils de Beringen. Selon lui, des différences sont perceptibles entre les habitants des différentes régions : « Les Limbourgeois aiment parler et sont détendus, mais à Anvers, ils sont plus distants et ont le gros cou. On peut aussi comparer des Wallons et des Limbourgeois, ils sont assez semblables. »
Mohamed Ouaamari, auteur du livre Groetjes Uit Vlaanderen, confirme : « Pour mon livre, j’étais parti de l’idée de la somme de démocraties en Belgique : la Wallonie, la Flandre se développent de leur côté. Ça vaut également entre provinces. Il y a par exemple plus de similitudes entre un Limbourgeois et un Liégeois qu’entre un Limbourgeois et un West Vlaming. »
« Les Flamands se laissent trop faire »
Pour Robert, ancien mineur à Beringen, il faut relativiser le cliché du Flamand qui travaille dur. Il admire aussi la force de caractère de ses anciens collègues wallons : « Les mineurs flamands sont sages. Si on avait mené les actions avec les Wallons, on aurait déjà fait trembler Bruxelles. Il y a donc une mentalité différente. Ils sont plus agiles. Nous, les Flamands, on se laisse trop faire. »
Avant de conclure : « C’est fantastique : à chaque qu’on organise une action, les collègues francophones demandent toujours pour y participer ! »
Ces histoires vous intriguent ? Retrouvez-en plein d’autres dans le deuxième épisode de Dring Dring, le podcast de DaarDaar qui vous fait découvrir la Flandre à vélo. Vous entendrez notamment l’histoire incroyable d’Özkam qui a misé 5 euros et en a gagné 100.000 en jouant dans un centre de paris. Vous découvrirez aussi comment les terrils de Beringen ont été transformés en un véritable parc d’activités pour petits et grands.
Projet soutenu par le Fonds pour le journalisme et la Fédération Wallonie-Bruxelles.