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12·01·17

Mondial 2026 : le risque d’implosion de la planète foot

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(c) Pixel-Sepp

En 2026, le nombre de pays qualifiés pour la coupe du monde de football passera de 32 à 48. Une évolution derrière laquelle il faut voir la volonté de la FIFA, la fédération internationale de football, d’encore augmenter les recettes qu’elle perçoit à l’occasion d’une coupe du monde, qui se chiffrent pourtant déjà en milliards.

La décision d’accueillir à partir de 2026 16 pays supplémentaires à la coupe du monde de football repose sur des motivations politiques et économiques. Lors de la course à la présidence de la FIFA, le nouveau patron du football mondial, Gianni Infantino, s’est assuré les votes africains et asiatiques en promettant un « mégamondial ». Une stratégie déjà appliquée par son prédécesseur, Sepp Blatter, qui a démissionné en 2015 sur fond de scandales. En échange du soutien des petits pays, celui-ci se montrait généreux envers eux en termes de subsides et d’investissements dans des projets footballistiques locaux. Blatter a ainsi pu contourner la domination de l’Europe – la première puissance mondiale dans le domaine du ballon rond – car les 211 nations membres de la FIFA possèdent toutes le même poids lors d’une élection.

On ignore encore comment seront répartis les tickets supplémentaires qui seront octroyés pour la coupe du monde 2026. Selon certains scénarios, le nombre d’équipes africaines qualifiées passerait de cinq à neuf tandis que l’Asie verrait son nombre de représentants doubler pour passer à huit ou neuf. L’Europe enverrait pour sa part 16 équipes, contre 13 actuellement. Quant au pays qui accueillera cette coupe du monde 2026, il ne sera déterminé qu’en 2020.

Outre un but politique, l’augmentation du nombre de participants à la coupe du monde poursuit également un objectif financier. Des pays tels que le Nigéria, la Corée du Sud et le Japon sont de grandes nations du football qui sont presque toujours présentes lors d’un mondial et constituent de surcroît de grands marchés de consommateurs. Le potentiel économique de la Chine, de l’Indonésie et du Vietnam est plus délicat à cerner car ce sont loin d’être des géants du ballon rond. La FIFA voit une mine d’or dans la classe moyenne de ces pays, dont le pouvoir d’achat ne cesse de croître. C’est pourquoi elle veut augmenter leurs chances de se qualifier pour une coupe du monde de football.

La FIFA espère ainsi accroître considérablement ses revenus de sponsoring, de ticketing et de merchandising ainsi que les droits télé, la grosse machine à fric du football moderne de haut niveau. Elle table sur le fait qu’un mondial à 48 pays dopera les recettes à concurrence d’1 milliard de dollars (950 millions d’euros). Les droits télé augmenteraient de 500 millions d’euros.

« Une coupe du monde avec davantage de nations participantes renforcera l’attractivité mondiale du football », affirme Infantino. Il existe toutefois un risque d’implosion. La coupe du monde de football est une marque forte car elle repose sur la qualité et la rareté, objectent les détracteurs, principalement européens, de la réforme. La crème des nations du ballon rond s’affronte une fois tous les quatre ans. Le meilleur exemple est la vague d’enthousiasme qui a déferlé sur la Belgique en 2014 dans la foulée de la qualification des Diables rouges pour la coupe du monde au Brésil, après 12 ans d’absence et deux mondiaux consécutifs où la Belgique a brillé par son absence.

Lors du dernier Euro – qui s’est déroulé pour la première fois à 24 plutôt qu’à 16 -, des voix s’étaient déjà élevées pour dénoncer les nombreux matchs peu passionnants entre petites nations, dont le (télé)spectateur neutre se fichait éperdument. C’est un risque auquel s’expose également la FIFA, qui pourrait voir sa  marque se détériorer et sa popularité croissante reculer. Mais tant que le téléspectateur répondra présent, il n’y aura pas de problème.

 

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